Le trouble de la personnalité limite (borderline)
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Le trouble de la personnalité limite (borderline)Le trouble borderline, également appelé trouble de la personnalité limite, est une maladie psychiatrique complexe, dont les manifestations sont très variables d'une personne à une autre (on parle dans ce cas de polymorphisme important).

Généralement, les personnes qui souffrent de cette maladie mentale présentent une instabilité affective et émotionnelle importante. Elles rencontrent des difficultés à gérer leur émotions. Elles peuvent s'emporter facilement, de manière imprévisible, et avoir des comportements impulsifs. Les sautes d'humeur ou les sensations de vide sont fréquentes.

Hyperémotives, ces personnes sont souvent dans l'excès. Elles ont en général une très mauvaise image d'elles-mêmes. Souvent instables sur le plan relationnel, elles peuvent s'automutiler. Les comportements à risque (alcool, drogues, jeux, alimentation...) sont fréquents pour les personnes souffrant d'un trouble de la personnalité limite; les tentatives de suicide aussi.

Le trouble borderline est parfois classé entre la névrose et la psychose. Il a un point commun avec les troubles bipolaires et l'hyperactivité : la cyclothymie (changement rapide de l'humeur)1. Le trouble borderline peut entraîner une dépression2. Il est souvent associé à d'autres troubles de la personnalité ou à d'autres maladies mentales comme le trouble anxieux, les troubles de l'alimentation, les troubles dépressifs ou le TDAH.

Il est difficile de partager le quotidien des personnes borderline du fait notamment des symptômes de la maladie. On peut avoir du mal à comprendre le comportement de la personne malade. Parfois, cette dernière réussit à cacher sa maladie à son entourage. Malgré des symptômes difficiles, les personnes atteintes peuvent vivre normalement et travailler, avec un traitement et un suivi adaptés3. Dans certains cas, une hospitalisation se révèle nécessaire.

Depuis quelques temps, des études ont confirmé la possibilité de soigner efficacement cette maladie psychiatrique. Il y a peu, le trouble borderline était considéré encore comme incurable, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

Prévalence

Le trouble borderline toucherait 2 % de la population. Il débuterait en général à la fin de l'adolescence, au début de l'âge adulte. Mais certaines études parlent de premiers symptômes bien plus précoces, durant l'enfance.

Diagnostic

Le diagnostic du trouble borderline est difficile. Il se base sur une évaluation psychologique et une consultation avec un psychiatre. Les signes et symptômes de la maladie guident évidemment le diagnostic.

Complications

Le trouble borderline peut entraîner l'apparition d'autres maladies psychiatriques comme la dépression, les troubles bipolaires ou les troubles anxieux généralisés.  Il peut aussi affecter le travail, la vie sociale, l'estime de soi. Les personnalités borderline ont souvent des conduites addictives. Letaux de suicide chez les personnes borderline est particulièrement élevé.

Causes

Les causes du trouble de la personnalité limite sont multiples et pas toutes bien établies. Cette maladie serait en tout cas multifactorielle. Il existe par exemple des causes biologiques, chimiques (manque de sérotonine notamment) mais aussi génétiques. Des anomalies au niveau cérébral, notamment dans la zone de régulation des émotions, pourraient être responsables d'apparition de ce trouble de la personnalité limite.

Quels sont les symptômes du trouble de la personnalité limite et quelles sont les personnes à risque ?

Les symptômes sont très variables d'une personne à l'autre. On peut toutefois citer :

  • sautes d'humeur
  • colères intenses
  • hyperémotivité envahissante
  • difficultés à contrôler ses émotions
  • comportements impulsifs
  • comportements à risques
  • comportements destructeurs (automutilation par exemple)
  • anxiété
  • dépression
  • peur de la solitude, de l'abandon
  • sensation de vide, de désespoir
  • sentiment d'insécurité
  • haine de soi
  • toxicomanie
  • suicide4

Personnes à risque

Les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes (trois fois plus).Il a également été observé que les personnes ayant souffert d'un abandon, d'une séparation difficile, de carences affectives, de maltraitance ou d'un traumatisme5 durant l'enfance avaient des risques plus élevés de souffrir d'un trouble de la personnalité limite6

Facteurs de risque

Il existerait, dans le trouble borderline, une prédisposition génétique. Les risques de souffrir de cette maladie sont plus élevés si sa mère, son père ou sa sœur en souffre par exemple.

Prévenir et soigner un trouble de la personnalité limite (borderline)

Désormais, il est établi qu'un traitement adapté peut soulager et aider les personnes souffrant d'un trouble borderline. Ce traitement passe généralement par la prescription d'antidépresseurs et d'anxiolytiques dans le but d'atténuer les symptômes de la dépression et des angoisses. Ce traitement ne s'attaque donc pas directement à la maladie mais aux symptômes générés par celle-ci. Des antipsychotiques (neuroleptiques) peuvent être prescrits dans certains cas de confusion de la pensée (état dans lequel la personne est désorientée, a des troubles de l'attention, ne reconnaît pas ses proches, a des troubles de la mémoire, a l'air absent...) ou contre la dysphorie, c'est-à-dire une perturbation de l'humeur. Enfin, des stabilisateurs de l'humeur, les thymorégulateurs, peuvent être prescrits.

Ce traitement médicamenteux est complété par une psychothérapie. Un travail de thérapie peut aider les personnes malades à mieux comprendre leur fonctionnement et ainsi à mieux gérer leurs émotions.

Parfois une hospitalisation peut se révéler nécessaire.

Références

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Notes

1 Eich D: Temperamental differences between bipolar disorder, borderline personality disorder, and attention deficit/hyperactivity disorder: some implications for their diagnostic validity. J Affect Disord. 2014 Dec 1;169:101-4. doi: 10.1016/j.jad.2014.05.028. Epub 2014 May 29.

2 Yoshimatsu K : Depression in patients with borderline personality disorder.Harv Rev Psychiatry. 2014 Sep-Oct;22(5):266-73. doi: 10.1097/HRP.0000000000000045.

3 Chafos VH: Beyond borderline personality disorder: the mindful brain. Soc Work. 2014 Oct;59(4):297-302

4 Kaess M : Borderline personality disorder in adolescence. Pediatrics. 2014 Oct;134(4):782-93. doi: 10.1542/peds.2013-3677. Epub 2014 Sep 22.

5 KuoJRAn examination of the relationship between childhood emotional abuse and borderline personality disorderfeatures: The role of difficulties with emotion regulation. Child Abuse Negl. 2014 Sep 2. pii: S0145-2134(14)00285-3. doi: 10.1016/j.chiabu.2014.08.008. [Epub ahead of print]

6 Zanarini MC : Treatment histories of borderline inpatients. Compr Psychiatry. 2001 Mar-Apr;42(2):144-50.

7 Zanarini MC : omega-3 Fatty acid treatment of women with borderline personality disorder: a double-blind, placebo-controlled pilot study. Am J Psychiatry. 2003 Jan;160(1):167-9.