Le diabète de type 1
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Le diabète de type 1

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1475

Diabète de type 1Le diabète de type 1 représente 5 à 10 % de tous les cas de diabète. Cette forme de la maladie apparaît le plus souvent durant l'enfance ou l’adolescence, d'où son appellation ancienne de « diabète juvénile ».

Au tout début, le diabète de type 1 ne provoque aucun symptôme, car le pancréas demeure partiellement fonctionnel. La maladie ne devient apparente qu'au moment où 80 à 90 % des cellules pancréatiques productrices d'insuline sont déjà détruites.

En effet, les individus qui sont atteints de diabète de type 1 produisent très peu ou pas du tout d'insuline en raison d'une réaction auto-immune qui détruit partiellement ou entièrement les cellules bêta du pancréas. Ces dernières ont pour rôle de synthétiser l’insuline, qui est essentielle à l'utilisation du glucose sanguin par l'organisme comme source d'énergie. Dans ce type de diabète, il est absolument nécessaire de prendre régulièrement de l'insuline, d'où le nom qu'on lui attribue souvent de « diabète insulinodépendant (DID) ». D’ailleurs, cette maladie était mortelle avant qu’il soit possible de la contrôler à l’aide de l’insuline.

Causes

On ignore ce qui pousse précisément le système immunitaire à réagir aux cellules bêta. Certains individus seraient prédisposés à la maladie, par leur hérédité. On trouve des antécédents familiaux de diabète de type 1 dans un peu moins de 10 % des cas. Il est probable que la maladie résulte d’un ensemble de facteurs génétiques et environnementaux. L’exposition à certains virus ou aliments tôt dans la vie pourrait, par exemple, jouer un rôle dans l’apparition de la maladie.

Complications possibles

Pour des renseignements sur les complications aiguës (hypoglycémie et hyperglycémie engendrées par l’ajustement du traitement; acidocétose chez les diabétiques non traités), consultez notre fiche Diabète (vue d’ensemble).

À long terme, le diabète de type 1 accroît le risque de plusieurs problèmes de santé : maladies cardiovasculaires, troubles aux reins, perte de sensibilité aux doigts et aux pieds, problèmes de vision pouvant aller jusqu’à la cécité, etc.

Le meilleur moyen de prévenir ces complications est de procéder régulièrement à un contrôle serré de la glycémie, de la tension artérielle et du cholestérol. Pour en savoir plus, consulter notre fiche Complications du diabète.

Attention à la maladie coeliaque

La maladie coeliaque est particulièrement fréquente chez les personnes atteintes de diabète de type 1 : 20 fois plus que dans la population générale, selon une étude12. La maladie coeliaque est une autre maladie auto-immune dont les symptômes (essentiellement digestifs) sont déclenchés par la consommation de gluten, une protéine contenue dans plusieurs céréales. Par conséquent, ledépistage de la maladie coeliaque est recommandé chez les diabétiques de type 1, même en l’absence de symptômes évidents.

Les symptômes du diabète de type 1

  • Une élimination excessive d'urine (il est fréquent de se lever la nuit pour aller uriner) ;
  • Une augmentation de la soif et de la faim ;
  • Une fatigue importante ;
  • Une perte de poids ;
  • Une vision floue.

Remarque. Des infections plus fréquentes, une guérison plus lente des plaies ou une perte de sensibilité aux pieds sont quelques-uns des signes possibles de complications. Il est alors nécessaire de consulter son médecin sans tarder. Voyez aussi notre fiche Complications du diabète.

Les personnes à risque et les facteurs de risque du diabète de type 1

Personnes à risque

  • Les personnes ayant une prédisposition héréditaire (des antécédents familiaux). Lorsqu’un proche parent est atteint du diabète de type 1 (père, mère, frère ou soeur), le risque de l’avoir aussi oscille entre 5 % et 10 %. Chez de vrais jumeaux, lorsque l’un des deux est atteint, l’autre développe la maladie dans 30 % à 50 % des cas1 ;
  • Comme l'indiquent des études épidémiologiques, le diabète de type 1 est plus fréquent dans les populations qui vivent à distance de l’Équateur. Ainsi, en Finlande, la maladie est de 2 à 3 fois plus fréquente qu’aux États-Unis, et 400 fois plus qu’au Venezuela2. Unapport insuffisant en vitamine D, dont la fabrication dépend de l’exposition au soleil, pourrait expliquer en partie ce phénomène.

Facteurs de risque

Il n'y a pas de facteur de risque établi. Voici quelques hypothèses.

  • Lait de vache. La consommation précoce de lait de vache chez le nourrisson pourrait contribuer à l’apparition d’allergies et du diabète de type 1 chez les enfants ayant des antécédents familiaux de diabète3. Les autorités de santé publique conseillent d’ailleurs de ne pas donner de lait de vache aux nouveau-nés avant l’âge de 12 mois. Le diabète de type 1 est plus rare chez les individus qui ont été allaités ;
  • Introduction hâtive des céréales. Une introduction trop précoce des céréales (avant l’âge de 4 mois) pourrait contribuer à la maladie; ne pas en donner au bébé avant l’âge de 6 mois. Respecter l’âge recommandé pour l’introduction des aliments chez un bébé.
  • Infection virale. Une infection au virus Epstein-Barr, au virus Coxsackie ou au cytomégalovirus, par exemple, pourrait déclencher la réaction auto-immune contre le pancréas.

La prévention du diabète de type 1

Mesures préventives de base

Pour prévenir le diabète de type 1, il faudrait empêcher la destruction des cellules du pancréas responsables de la production d’insuline chez les individus à haut risque d’avoir la maladie. Selon l’Association canadienne du diabète, il n’existe pas encore de méthode efficace et sécuritaire pour prévenir cette maladie, même si on consulte très tôt dans la vie d’un enfant considéré à risque. Par conséquent, toute démarche visant à prévenir le diabète de type 1 devra être faite en collaboration étroite avec un médecin et dans certains cas, dans le cadre d’une étude expérimentale4.

Recherches en cours

  • Vitamine D. Plusieurs études d'observation ont montré que la supplémentation en vitamine D d'enfants en bas âge abaissait significativement le risque de souffrir de diabète de type 1 (les dosages quotidiens variaient de 400 UI à 2 000 UI)13. Cependant, aucun essai clinique n’est encore venu le confirmer11. Étant donné l’absence de risques liés à la prise de vitamine D et ses nombreux bienfaits pour la santé, certains médecins la recommandent à titre préventif ;
  • Immunothérapie. Il s’agit de la voie la plus prometteuse, et celle dans laquelle les scientifiques s’investissent le plus. L’immunothérapie vise à permettre au système immunitaire de « tolérer » les cellules du pancréas responsables de la production d'insuline. Plusieurs formes d’immunothérapie sont en cours d’expérimentation, par exemple5 : un vaccin composé d’antigènes du pancréas de la personne à traiter; une autogreffe de cellules immunitaires pour enlever les cellules destructrices et permettre le développement de nouvelles cellules tolérantes; et la transfusion de sang prélevé dans le cordon ombilical au moment de la naissance (chez de jeunes enfants) ;
  • Vitamine B3. Des données in vitro et des essais sur des animaux ont renforcé l’hypothèse que la niacinamide (vitamine B3) pouvait avoir un effet protecteur sur les cellules bêta du pancréas. Quelques essais cliniques préliminaires ont également nourri cet espoir6. Or, des études de plus grande envergure n’ont pas donné de résultats convaincants. Par exemple, dans le cadre de la European Nicotinamide Diabetes Intervention Trial (ENDIT)7, on a donné de hautes doses de niacinamide ou un placebo à 552 personnes à risque de diabète de type 1 (proche parent atteint, présence d’auto-anticorps contre le pancréas et test de tolérance au glucose normal). La niacinamide n’a pas réduit le risque d’apparition du diabète.
  • Injection de faibles doses d’insuline. Une des approches préventives testées consiste à administrer de petites doses d'insuline chez les personnes à risque. Cette approche a été évaluée dans le cadre du Diabetes Prevention Trial - Type 18,9. L’insulinothérapie n’a pas eu d’effet préventif, sauf dans un sous-groupe à risque élevé, chez qui l’apparition du diabète a été légèrement retardée.

L’un des défis en recherche consiste à cibler les gens les plus susceptibles de développer la maladie. L’apparition dans le sang d’anticorps contre les cellules bêta du pancréas (des auto-anticorps) est l’un des indicateurs étudiés. Ces anticorps peuvent être présents des années avant l’apparition de la maladie. Puisqu’il existe plusieurs types de ces anticorps, il s’agit de découvrir lesquels sont les plus annonciateurs de la maladie, et à partir de quelle quantité10.

 

Mesures pour prévenir les complications

Consulter notre fiche Complications du diabète.

Les traitements médicaux et approches complémentaires du diabète de type 1Diabète de type 1

Traitements médicaux

Les diabétiques peuvent espérer mener une vie active, autonome et dynamique à condition de respecter, durant toute leur existence, une discipline stricte par :

  • le contrôle du taux de glucose sanguin à l'aide d'un lecteur de glycémie ;
  • un régime alimentaire approprié ;
  • un programme d'exercices physiques.

Dans notre fiche Diabète (vue d’ensemble), vous trouverez :

  • un schéma de l'absorption du glucose ;
  • un tableau des valeurs glycémiques pour les adolescents et les adultes diabétiques ;
  • un plan d'alimentation ;
  • des suggestions d'exercices physiques ;
  • des moyens pour mieux gérer le stress.

Les personnes atteintes du diabète de type 1 doivent souvent être traitées pour les problèmes de santé qui peuvent être associés à cette maladie.

Médication

Les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent s'injecter de l'insuline afin de compenser l'insuffisance du pancréas à en produire. L'injection plutôt que la prise d'insuline par la bouche est nécessaire du fait que celle-ci est détruite par les sucs digestifs. Comme les traitements sont quotidiens (souvent plusieurs fois par jour), le patient doit apprendre à s'administrer lui-même les injections.

Le dosage et le type d'insuline utilisé varient en fonction des besoins réels du sujet en insuline, à chaque moment de la journée. D'où la nécessité d'un suivi médical serré. Au début du traitement, cela peut prendre un peu de temps avant de trouver le juste dosage.

Il existe divers types d’insuline, avec diverses rapidités d’action. La majorité des patients pratiquent de 3 à 5 injections par jour, ou encore ont recours à une « pompe à insuline », petit appareil installé sur le corps et conçu pour offrir, 24 h sur 24, une perfusion continue d'insuline. L'objectif est de s'assurer, à tout moment, que la glycémie est aussi proche que possible de la normale. De cette façon, on diminue sensiblement l'incidence et la gravité des complications associées au diabète de type 1. Des insulines à action prolongée, qui nécessitent 1 seule injection par jour, sont aussi disponibles. Le choix du type d’insuline doit être fait avec le médecin traitant.

Chirurgie

Depuis quelques années, les chercheurs s'intéressent de plus en plus aux bienfaits thérapeutiques de la transplantation du pancréas ou des îlots de Langerhans chez les diabétiques de type 1. En raison des risques, la transplantation du pancréas est réservée aux cas où le diabète ne peut être contrôlé par les injections d'insuline ou en cas de complications graves. Moins coûteuse et moins risquée, la transplantation des îlots de Langerhans est encore au stade expérimental.

Approches complémentaires

Certains produits naturels peuvent aider à prévenir les complications associées au diabète de type 1. Consulter notre fiche Complications du diabète.

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

American Diabetes Association. Diabetes Basics – Genetics of Diabetes. [Consulté le 4 mai 2010]. www.diabetes.org
American Diabetes Association. Hot Topics – Re-educating the immune system to treat diabetes (hiver-printemps 2008). [Consulté le 4 mai 2010]. www.diabetes.org
Association canadienne du diabète. Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le traitement du diabète au Canada. Canadian Journal of Diabetes, volume 2, supplément 1, septembre 2008.
Association médicale canadienne (Ed). Grand public, Maladies - Nom de la fiche, Amc.ca. [Consulté le 30 avril 2010]. www.cma.ca
Collège des médecins de famille du Canada. Programmes, Éducation des patients - Diabètes,Le Collège des médecins de famille du Canada. [Consulté le 30 avril 2010]. www.cfpc.ca
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases and conditions - Diabetes, MayoClinic.com. [Consulté le 30 avril 2010]. www.mayoclinic.com
National Library of Medicine (Ed). PubMed, NCBI. [Consulté le 30 avril 2010]. www.ncbi.nlm.nih.gov
Santé Canada. Maladies et affections - Diabète, Santé Canada. [Consulté le 4 mai 2010]. www.hc-sc.gc.ca
UpToDate. [Consulté le 30 avril 2010]. www.uptodate.com

Notes

1. American Diabetes Association. Diabetes Basics – Genetics of Diabetes. [Consulté le 4 mai 2010]. www.diabetes.org
2. Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases and conditions - Diabetes, MayoClinic.com. [Consulté le 30 avril 2010]. www.mayoclinic.com
3. Virtanen SM, Laara E, et alCow’s milk consumption, HLA-DQB1 genotype, and type 1 diabetes. A nested case-control study of siblings of children with diabetes. Diabetes, 2000, 49, 912-917.
4. Association canadienne du diabète. Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le traitement du diabète au Canada. Canadian Journal of Diabetes, volume 2, supplément 1, septembre 2008.
5. American Diabetes Association. Hot Topics – Re-educating the immune system to treat diabetes (hiver-printemps 2008). [Consulté le 4 mai 2010]. www.diabetes.org
6. Pozzilli P, Browne PD, Kolb H. Meta-analysis of nicotinamide treatment in patients with recent-onset IDDM. The Nicotinamide Trialists.Diabetes Care. 1996 Dec;19(12):1357-63.
7. Gale EA, Bingley PJ, et al; European Nicotinamide Diabetes Intervention Trial (ENDIT) Group. European Nicotinamide Diabetes Intervention Trial (ENDIT): a randomised controlled trial of intervention before the onset of type 1 diabetes. Lancet. 2004 Mar 20;363(9413):925-31.
8. Effects of insulin in relatives of patients with type 1 diabetes mellitus. Diabetes Prevention Trial--Type 1 Diabetes Study Group. N Engl J Med. 2002 May 30;346(22):1685-91.
9. Effects of oral insulin in relatives of patients with type 1 diabetes: The Diabetes Prevention Trial--Type 1. Skyler JS, Krischer JP, et alDiabetes Care. 2005 May;28(5):1068-76.
10. Pancreatic islet autoantibodies as predictors of type 1 diabetes in the Diabetes Prevention Trial-Type 1. Orban T, Sosenko JM, et al; Diabetes Prevention Trial-Type.
11. Zipitis CS, Akobeng AK. Vitamin D supplementation in early childhood and risk of type 1 diabetes: a systematic review and meta-analysis. Arch Dis Child. 2008 Jun;93(6):512-7.
12. Occurrence of celiac disease after onset of type 1 diabetes: a 6-year prospective longitudinal study. Barera G, Bonfanti R, et alPediatrics. 2002 May;109(5):833-8.
13. Vitamin D supplementation in early childhood and risk of type 1 diabetes: a systematic review and meta-analysis. Zipitis CS, Akobeng AK. Arch Dis Child. 2008 Jun;93(6):512-7. Epub 2008 Mar 13. Review.