Les papillomavirus (PVH)
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Les papillomavirus (PVH)

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 670

Papilloma Virus HumainsLes Papilloma Virus Humains ou PVH sont des virus très communs. Il en existe plus de 150 types : HPV1, 14, 16, 18, etc. Les papillomavirus peuvent infecter la peau et les muqueuses1 et être responsables de lésions bénignes ou malignes :

L'infection humaine par les PVH est responsable le plus souvent de lésions bénignes comme :

  • sur le plan cutané : les verrues vulgaires et plantaires
  • sur le plan muqueux : les condylomes, également appelées verrues génitales

Cependant les PVH peuvent être associés à la survenue de certains cancers :

  • sur le plan cutané : la survenue d’un cancer de la peau lié à l’épidermodysplasie verruciforme, une maladie rare et génétique, due au PVH 5 et 8.
  • sur le plan muqueux : la survenue de carcinomes anogénitaux, et notamment d’un cancer du col de l’utérus en cas de contamination par le PVH 16 ou 18.

Les symptômes du papillomavirus (PVH)

La contamination par les PVH est le plus souvent sans symptômes et leur incubation peut varier de plusieurs semaines à plusieurs années.

Lorsque les PVH s'expriment, ils peuvent donner :

Sur le plan cutané

Il en existe de nombreux types de verrues comme :

  • La verrue vulgaire : fréquente sur les coudes, les genoux, les mains ou les orteils, elle ressemble à un dôme dur et rugueux de couleur chair ou blanchâtre.
  • La verrue plantaire : située comme son nom l'indique sur la plante du pied, elle a l'allure d'une zone blanchâtre et indurée. On distingue parmi les verrues plantaires, lamyrmécie, souvent unique et ponctuée de petits points noirs, et la verrue en mosaïque, constituée de diverses lésions blanchâtres coalescentes.
  • Les verrues planes. Ce sont de petites élevures de peau de couleur chair ou discrètement brunâtres, fréquentes sur le visage.
  • Les papillomes verruqueux. Il s’agit d'excroissances filiformes sortant de la peau et fréquentes sur la barbe.

Sur le plan muqueux

Les condylomes forment habituellement de petites excroissances de quelques millimètresrappelant la texture des verrues cutanées. Parfois, les condylomes ne forment que de petites élevures roses ou brunâtres plus difficiles à voir.

Il peut également s'agir de condylomes quasiment invisibles à l'œil nu. Chez la femme, les symptômes peuvent seulement être des saignements génitaux ou des démangeaisons.

Les personnes à risque et facteurs de risque du Papillomavirus (PVH)

Personnes à risque

Les personnes atteintes d'un déficit immunitaire (traitement à la cortisone ou autres immunosuppresseurs, VIH/SIDA, etc.) sont plus sensibles à la contamination par les PVH.

Sur le plan cutané, les personnes à risque sont les enfants et les jeunes adultes, notamment en cas de fréquentation de salles de sports ou de piscines. Il existe aussi un type de PVH transmis par les animaux, le PVH 7. Il est fréquent sur les mains des bouchers, des équarrisseurs ou des vétérinaires.

Sur le plan génital, le PVH concerne les personnes actives sexuellement et en particulier, celles qui ont plusieurs partenaires et qui n'utilisent pas de préservatif.

Facteurs de risque

Les petites plaies cutanées constituent des portes d'entrée des virus dans la peau (griffures ou coupures) et représentent donc un facteur de risque de contamination.

L'infection par une autre IST (herpès génital, VIH/SIDA, etc.) est un facteur de risque de contamination par PVH. En effet, il peut exister des lésions génitales constituant des portes d'entrée dans les muqueuses.

Les traitements médicaux du papillomavirus (PVH)

Traitement des PVH cutanés

Le traitement dépend de l'âge du patient, du type de verrue et de son emplacement. La plupart des traitements exigent plusieurs séances (notamment pour la verrue plantaire, plus résistante aux traitements). Les médecins ont tendance à ne pas traiter les verrues plantaires si elles ne sont pas douloureuses. Il existe de nombreux traitements, mais aucun n'offre de garantie totale.

Plusieurs produits à base d'acide salicylique (certains contiennent aussi de l’acide lactique) sont vendus sans ordonnance et peuvent donner de bons résultats, surtout pour les verrues vulgaires (par exemple, Duoplant® au Canada, Duofilm® au Canada, Compound W® et Off-Ezy® au Canada). L’effet de l’acide salicylique est comparable à celui d’une brûlure : après application, la peau prend une allure flétrie et blanchâtre. On enlève chaque jour une fine couche de cette peau flétrie. L’acide crée également une inflammation locale qui pourrait aider le système immunitaire à combattre le virus. Il est important de suivre scrupuleusement les indications du fabricant et d’appliquer le produit quotidiennement pour qu’il soit efficace. Ces traitements sont suivis habituellement pendant 3 à 4 semaines.

La concentration en acide salicylique varie d’un produit à l’autre, entre 10 et 60 %. La concentration choisie dépendra de l’endroit où se situe la verrue et de sa résistance au traitement. Certains produits se présentent sous forme de liquide, d’autres de gel ou de pansements à poser sur la verrue. Il est déconseillé de les utiliser sur le visage ou sur d'autres zones sensibles.Plus les applications sont commencées rapidement, plus les risques de propagation du virus diminuent.

La cryothérapie est un procédé qui utilise le froid afin de « brûler » la verrue. Le médecin dépose directement de l'azote liquide à -196 °C sur la verrue, ce qui provoque le décollement de la verrue. On applique l’azote jusqu’à ce que la peau soit gelée pendant environ 5 secondes. Le produit détruit à la fois la verrue et le virus, mais une cloque apparaît ensuite, et l’intervention est douloureuse. Habituellement, plusieurs séances (à 2 ou 3 semaines d’intervalle) sont nécessaires pour faire disparaître la verrue définitivement. Il est possible de rendre ce traitement moins douloureux en appliquant un anesthésique local 1 h avant l'intervention. Mentionnons également que ce traitement peut dépigmenter la peau ou au contraire la rendre plus foncée. Un produit (Freeze-Away® au Canada, Cryopharma® en France) à base de froid, mois intense que l’azote liquide, est également disponible en vente libre en pharmacie.

De nombreux autres traitements existent et peuvent être proposés pour les verrues plantaires et les verrues plus résistantes.

Vendue sans prescription, la cantharidine doit toutefois être appliquée par un médecin. Une ampoule se forme sous la verrue et disparaît en 1 à 2 semaines. L’application n’est pas douloureuse et ce produit peut être efficace sur les verrues plantaires.

Après avoir pratiqué une anesthésie locale, le médecin peut inciser et extraire la verrue ou la détruire par électrocoagulation. Ces deux interventions mineures doivent être pratiquées avec soin pour éviter la formation d'une cicatrice.

Encore dans les cas rebelles ou chez les personnes dont l’immunité est fragile, il est possible d’injecter des interférons dans la verrue (au Canada). Les interférons sont des substances qui luttent contre les infections virales.

Dans les cas les plus graves, on procède parfois à l'injection de bléomycine, une substance qui empêche les cellules de se multiplier. Ce procédé convient à tous les types de verrues, mais il reste peu populaire en raison de la douleur intense qu'il provoque.

D’autres produits sont parfois employés : l’imiquimod, l’acide trichloroacétique, la cimétidine et le 5-fluoro-uracile ou 5-FU (souvent utilisé pour les verrues génitales).

Un autre procédé consiste à détruire la verrue au laser. Cette technique ne provoque aucun saignement, mais la guérison est parfois longue et elle laisse souvent une cicatrice. Il s'agit donc d'une solution de dernier recours.

En 2006, une méta-analyse a compilé les résultats de 60 essais cliniques portant sur le traitement des verrues (excluant les verrues génitales). D’après ses auteurs, les solutions à base d’acide salicylique constituent le traitement qui détient le plus de preuves d’efficacité. Leur usage mène à la guérison dans 73 % des cas. Quant au traitement par le froid à l’azote liquide, son efficacité ne serait pas supérieure à celle de l’acide salicylique, contrairement à ce que l’on a longtemps cru. Cependant, un essai aléatoire publié en 2010 a comparé l’efficacité de ces deux traitements chez 250 patients. Pour les verrues vulgaires, la cryothérapie semblait plus efficace. En revanche, la cryothérapie, l’application d’acide salicylique ou l’abstention de traitement donnaient toutes des résultats équivalents sur les verrues plantaires.

Traitements des PVH génitaux

Les condylomes peuvent diminuer ou disparaître sans aucune intervention. Cependant, un traitement médical permet d’éliminer les lésions visibles plus rapidement, réduisant du même coup le risque de transmission et aidant le système immunitaire à combattre l’infection. Le médecin traite les conséquences (les condylomes) de l’infection et non sa cause (VPH), ce qui signifie que les verrues peuvent revenir, même après être disparues.

Il existe différentes approches pour éliminer les verrues génitales.

Traitements médicamenteux

À la maison, les personnes infectées peuvent appliquer des crèmes ou des pommades contenant, par exemple du podofilox, qui brûle les verrues. D’autres crèmes ont pour effet de stimuler le système immunitaire, comme l’imiquimod.

En clinique, un médecin peut utiliser de l’acide trichloroacétique pour brûler les verrues.

Traitements chirurgicaux

Au besoin, les condylomes peuvent être retirés au laser, par cryothérapie (grâce à l’azote liquide) ou à l’électrocoagulation, où un courant électrique est utilisé pour brûler les verrues.

Références

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Note

1. Monsonego J. Infections à papillomavirus. Springer-Verlag France, Paris, 2006.