La boulimie
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La boulimie

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1350

Boulimie La boulimie fait partie des troubles de l'alimentation ou des troubles du comportement alimentaire (TCA) tout comme l'anorexie mentale et l'hyperphagie.

La boulimie se caractérise par la survenue de crises de boulimie ou crises de suralimentationdurant lesquelles la personne ingurgite d'énormes quantités de nourriture sans pouvoir s'arrêter. Certaines études évoquent une absorption pouvant aller de 2000 à 3000 kcals par crise1. Les personnes boulimiques ont l'impression de perdre totalement le contrôle pendant les crises et se sentent honteuses et coupables après celles-ci. Après la survenue d'une crise, les personnes mettent en place des comportements compensatoires non appropriés afin d'essayer d'éliminer les calories ingurgitées et d'éviter de prendre du poids. Les personnes boulimiques ont souvent recours aux vomissements, à l'usage abusifs de médicaments (laxatifs, purgatifs, lavements, diurétiques), à la pratique intensive d'exercices physiques ou encore au jeûne.

Différemment des personnes anorexiques en sous poids, la personne boulimique présente un poids habituellement normal.

En résumé, la boulimie est une maladie qui se caractérise par la survenue de crises durant lesquelles la personne à l'impression de perdre tout contrôle sur son comportement qui l’amène à absorber rapidement une énorme quantité de nourriture. S'en suit la mise en place de comportements compensatoires inappropriés pour éviter la prise de poids.

Hyperphagie boulimique

L'hyperphagie boulimique est un autre trouble du comportement alimentaire. Il est très proche de la boulimie. On observe la présence de crises de suralimentation mais il n'y a pas de comportements compensatoires permettant d'éviter la prise de poids. Les personnes atteintes d'hyperphagie boulimique sont souvent en excès de poids.

Anorexie avec crises de boulimie

Certaines personnes présentent à la fois les symptômes de l'anorexie mentale et de la boulimie. Dans ce cas, on parle non pas de boulimie mais d'anorexie avec crises de boulimie.

Prévalence

La boulimie en tant que comportement est connue depuis l'antiquité. La littérature, nous renseigne sur les orgies grecques et romaines, « réunions » durant lesquelles les convives se livraient à toutes sortes d'excès dont l'excès alimentaire allant jusqu'à se rendre malade et se faire vomir.

La boulimie en tant que trouble est décrite depuis les années 1970. Selon les études et les critères diagnostics (larges ou restrictifs) utilisés, on retrouve une prévalence allant de 1 % à 5,4 % dejeunes filles concernées dans les sociétés occidentales6. Cette prévalence en fait une maladie encore plus répandue que l'anorexie mentale, d'autant plus que le nombre de personnes atteintes continue à augmenter7. Enfin, elle toucherait 1 homme pour 19 femmes concernées.

Diagnostic

Bien que les signes de la boulimie apparaissent souvent vers la fin de l'adolescence, le diagnostic n'est posé en moyenne que 6 ans plus tard. En effet, ce trouble du comportement alimentaire fortement associé à la honte ne conduit pas facilement la personne boulimique à consulter. Plus la pathologie est identifiée précocement, plus l'intervention thérapeutique peut débuter tôt et les chances de guérison sont ainsi augmentées.

Les causes et troubles associés à la boulimie

Causes

La boulimie est un trouble du comportement alimentaire mis en évidence depuis les années 70. Depuis, de nombreuses études sont menées sur la boulimie mais les causes exactes à l'origine de l'apparition de ce trouble sont encore méconnues. Toutefois, des hypothèses, encore à l'étude, tentent d'expliquer la survenue de la boulimie.

Les chercheurs s’entendent pour dire que de nombreux facteurs seraient à l'origine de la boulimie notamment des facteurs génétiquesneuroendocrinienspsychologiques, familiaux et sociaux.

Bien qu'aucun gène n'ait été clairement identifié, des études mettent en avant un risque familial. Si dans une famille, un membres souffre de boulimie, il y a plus de chance qu'une autre personne de cette famille soit atteinte par ce trouble que dans une famille « saine ». Une autre étude menée sur des jumelles identiques (monozygotes) montre que si une des deux jumelles est touchée par la boulimie, il y a 23% de chance pour que sa jumelle soit également atteinte. Cette probabilité passe à 9% s'il s'agit de jumelles différentes (dizygotes)2. Il semblerait donc que des éléments génétiques jouent un rôle dans l'apparition de la boulimie.

Des facteurs endocriniens tels qu'un déficit hormonal semblent être en jeu dans cette maladie. La baisse d'une hormone (LH-RH) impliquée dans la régulation de la fonction ovarienne est mise en avant. Toutefois, ce déficit s'observe lorsqu'il y a une perte de poids et les observations retrouvent un taux de LH-RH normal avec la reprise de poids. Ce trouble semblerait donc être une conséquence de la boulimie plutôt qu'une cause.

Au niveau neurologique, de nombreuses recherches mettent en lien un dysfonctionnement sérotoninergique avec un trouble de la sensation de satiété souvent observé chez les boulimiques. La sérotonine est une substance qui assure le passage du message nerveux entre les neurones (au niveau des synapses). Elle est notamment impliquée dans la stimulation du centre de la satiété (zone du cerveau qui régule l'appétit). Pour de nombreuses raisons encore méconnues, on observe une diminution de la quantité de sérotonine chez les personnes boulimiques et une tendance à l'augmentation de ce neurotransmetteur après la guérison3.

Sur le plan psychologique, de nombreuses études ont fait le lien entre l'apparition de la boulimie avec la présence d'une faible estime de soi basée en grande partie sur l'image corporelle. Les hypothèses et les études analytiques retrouvent certaines constantes dans la personnalité et les sentiments éprouvés par les adolescentes boulimiques. La boulimie touche souvent de jeunes personnes qui rencontrent des difficultés pour exprimer ce qu'elles ressentent et qui ont même souvent du mal à cerner leurs propres sensations corporelles (sensations de faim et de satiété). Les écrits psychanalytiques évoquent souvent un rejet du corps comme objet sexuel. Ces adolescentes souhaiteraient inconsciemment rester des petites filles. Les troubles engendrés par les troubles des conduites alimentaires mettent à mal le corps qui « régresse » (absence des menstruations, perte des formes avec la baisse de poids, etc...). Enfin, des études menées sur la personnalité des personnes touchées par la boulimie, retrouvent certains traits de personnalité communs tels que : le conformisme, le manque d'initiatives, le manque de spontanéité, uneinhibition du comportement et des émotions, etc...

Au niveau cognitif, les études mettent en avant des pensées automatiques négatives conduisant à de fausses croyances souvent présentes chez les boulimiques telles que « la minceur est un gage de bonheur » ou « toute prise de graisse est mauvaise ».

Enfin, la boulimie est une pathologie qui touche davantage la population des pays industrialisés. Lesfacteurs socioculturels jouent donc une place importante dans le développement de la boulimie. Les images de « la femme parfaite » qui travaille, élève ses enfants et contrôle son poids y sont largement véhiculées par les médias. Ces représentations peuvent être prises avec de la distance par des adultes bien dans leur peau mais elles peuvent avoir des effets dévastateurs sur des adolescents en manque de repères.

Troubles associés

On retrouve principalement des troubles psychopathologiques associés à la boulimie. Toutefois, il est difficile de savoir si c'est l'apparition de la boulimie qui va entraîner ces troubles où si la présence de ces troubles conduira la personne à devenir boulimique.

Les principaux troubles psychologiques associés, sont :

  • la dépression, 50 % des personnes boulimiques développeraient un épisode dépressif majeur au cours de leur vie ;
  • les troubles anxieux, qui seraient présents chez 34 % des boulimiques4 ;
  • les conduites à risques, telles que l'abus de substances (alcool, drogue) qui toucheraient 41 % des personnes boulimiques4 ;
  • une faible estime de soi rendant, les personnes boulimiques plus sensibles à la critique et surtout une estime de soi excessivement reliée à l'image corporelle ;
  • un trouble de la personnalité, qui concernerait 30 % des personnes atteintes de boulimie5.

Les périodes extrêmes de jeûne et les comportements compensatoires (purges, utilisation de laxatifs, etc...) entraînent des complications pouvant provoquer de graves problèmes rénaux, cardiaques, gastro-intestinaux et dentaires.

Les évaluations, le dépistage et les complicationsboulimie

Évaluation psychopathologique

Pour établir un diagnostic de boulimie, divers facteurs doivent être observés dans le comportement de la personne.

En Amérique du Nord, l’outil de dépistage habituel est le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV) que publie l’Association Américaine de Psychiatrie. En Europe et ailleurs dans le monde, les professionnels de la santé utilisent généralement la Classification Internationale des Maladies (CIM-10).

En résumé, pour évoquer un trouble boulimique, il faut relever la présence de crises de boulimiedurant lesquelles la personne a l'impression qu'elle perd totalement le contrôle de son comportement qui va la conduire à ingurgiter en une période de temps limité une quantité de nourriture largement supérieure à la normale. Enfin, la présence des comportements compensatoires est nécessaire pour parler de boulimie en sachant que les crises et les comportements compensatoires doivent survenir en moyenne 2 fois par semaine pendant 3 mois consécutifs. Enfin, le médecin évaluera l'estime de soi de la personne afin de voir si celle-ci est excessivement influencée par le poids et la silhouette comme c'est le cas chez les personnes boulimiques.

Évaluation somatique

En plus de l'évaluation psychopathologique, un examen physique complet est souvent nécessaire afin d'évaluer les conséquences des purges et autres comportements compensatoires sur la santé du patient.

L'examen recherchera des problèmes :

  • cardiaques tels que des troubles du rythme cardiaque ;
  • dentaires notamment une érosion de l'émail des dents ;
  • gastro-intestinaux tels que des troubles de la mobilité intestinale ;
  • osseux, notamment une diminution de la densité minérale osseuse ;
  • rénaux ;
  • dermatologiques.

Test de dépistage EAT-26

Le test EAT-26 permet de dépister les personnes susceptibles de souffrir de troubles des conduites alimentaires. Il s'agit d'un questionnaire de 26 items que le patient renseigne seul puis remet à un professionnel qui l'analyse. Les questions vont permettre d'interroger la présence et la fréquence des diètes, des comportements compensatoires et le contrôle que la personne exerce sur son comportement alimentaire.

Source : Pour la version francophone du test de dépistage EAT-26, Leichner et al. 19949

Complications

Les principales complications de la boulimie sont les désordres physiologiques plus ou moins graves induits par les comportements compensatoires de purge.

Les vomissements répétés peuvent entraîner des maux divers tels que : l'érosion de l'émail des dents, une inflammation de l’œsophage, un gonflement des glandes salivaires et une baisse du taux de potassium pouvant provoquer des troubles du rythme voire une insuffisance cardiaque.

La prise de laxatifs provoque elle aussi de nombreux troubles parmi lesquels on peut observer une atonie intestinale (manque de tonicité du tube digestif) provoquant une constipation, une déshydratation, des œdèmes et même une baisse du taux de sodium pouvant conduire à une insuffisance rénale.

Concernant les restrictions alimentaires, celles-ci peuvent induire une anémie, une aménorrhée (arrêt des menstruations), une hypotension, un ralentissement cardiaque et une baisse du taux de calcium pouvant provoquer de l'ostéoporose.

Enfin, l'abus de substances (drogues et alcool), souvent présent chez les personnes boulimiques, peut entraîner d'autres troubles somatiques. De plus, l'utilisation de ces substances peut aussi amener la personne à adopter des conduites à risques à cause de la désinhibition (rapports sexuels non protégés, etc...).

Les symptômes

Ce trouble alimentaire est lié à une réelle crise compulsive ainsi qu’à une perte de contrôle de l’esprit sur le corps, c’est pourquoi des activités quotidiennes comme prendre ses repas en société peuvent relever d’un véritable défi pour les personnes boulimiques.

Les symptômes de la boulimie sont les suivants :

  • Phases de suralimentation durant lesquelles la personne va manger jusqu'à atteindre le point de l'inconfort ou de la douleur. La prise alimentaire sera largement supérieure à celle prise au cours d'un repas normal ou d'une collation ;
  • Phases de jeûne pensant qu'elles pourront rétablir la prise de poids ;
  • Vomissements provoqués après avoir mangé ;
  • Prise de diurétiques, de laxatifs ou lavements ;
  • Pratique sportive intensive ;
  • Isolement 
  • Sautes d’humeur, irritabilité, tristesse, culpabilité, honte ;
  • Préoccupations anormales portant sur la forme du corps et le poids aboutissant à une vision déformée négative de l'image du corps.

Déroulement d’une crise

  • La pré-crise

Le perfectionnisme qui guide la personne boulimique crée des tensions intérieures ainsi qu’un sentiment de manque, d’anxiété et d’irritabilité.

  • La crise

Une perte de contrôle et le besoin d’assouvir une pulsion peut alors envahir la personne boulimique. Le début de la crise correspond au moment où la volonté cède à cette pulsion qui devient insoutenable et où la personne boulimique va essayer de compenser ce qui est le plus souvent ressenti comme un vide intérieur.

Pour se faire, elle va ingérer une quantité importante de nourriture en très peu de temps, au détriment de la notion de plaisir. Les aliments sont choisis et sont de préférence sucrés et riches en calories.

Un sentiment de culpabilité va surpasser la satisfaction de voir la pulsion assouvie et va entraîner la phase de vomissement. Il s’agit d’une réelle purge, censée amener un certain soulagement. Dans certains cas, les vomissements peuvent également s’accompagner de prise de laxatifs, de diurétiques ou même des lavements.

  • L’après crise

La honte et la culpabilité font ensuite place à un sentiment de dégoût, qui va entraîner une volonté de reprendre le contrôle sur soi et ne plus recommencer. Mais ces crises font partie d’uncercle vicieux dont il est difficile de sortir uniquement grâce à la volonté, car, plus qu’une simple habitude, les crises de boulimie font partie d’un rituel.

Les personnes, facteurs de risque et la prévention

Personnes à risque

La boulimie débuterait vers la fin de l'adolescence. Elle affecterait plus fréquemment les filles que les garçons (1 garçon atteint pour 19 filles). La boulimie comme les autres troubles des conduites alimentaires touche davantage les populations des pays industrialisés. Enfin, certaines professions (athlète, acteur, mannequin, danseur) pour lesquelles il est important d'avoir une certaine maîtrise de son poids et de son image corporelle, compteraient plus de personnes souffrant de troubles des conduites alimentaires que d'autres corps de métier.

Facteurs de risque

La boulimie débuterait 5 fois sur 10 au cours d'un régime amaigrissant. Pour 3 personnes sur 10, la boulimie a été précédée par une anorexie mentale. Enfin, 2 fois sur 10, c’est une dépression qui a inauguré la survenue de la boulimie.

Prévention

Peut-on prévenir?

Bien qu'il n'y ait pas de moyen sûr pour prévenir l'apparition de ce trouble, il peut y avoir des façons de détecter plus tôt sa survenue et de contenir son évolution.

Par exemple, le pédiatre et/ou le médecin généraliste peut occuper une place importante pour identifier des indicateurs précoces pouvant faire penser à un trouble de l'alimentation. Au cours d'une visite médicale, n'hésitez pas à lui faire part de vos inquiétudes concernant le comportement alimentaire de votre enfant ou adolescent. Ainsi averti, il pourra lui poser des questions sur ses habitudes alimentaires et la satisfaction ou non qu'il ressent au sujet de son apparence corporelle. En outre, les parents peuvent cultiver et renforcer une image corporelle saine de leurs enfants, peu importe leur taille, leurs formes et leur apparence. Il est important de veiller à éviter toutes plaisanteries négatives à ce sujet.

Les traitements médicaux

Il est difficile de sortir de la boulimie sans accompagnement. La prescription de médicaments et la proposition d'entreprendre une psychothérapie peuvent alors être envisagées pour soigner la boulimie. Parfois une hospitalisation spécialisée peut s'avérer nécessaire.

Prise en charge médicamenteuse

Des médicaments pourront être prescrits afin de réduire les symptômes de la boulimie (baisse du nombre de crises) mais aussi pour traiter les troubles associées tels que l'anxiété et la dépression. Enfin, après une évaluation médicale portant sur les conséquences physiologiques des conduites de purges (troubles digestifs, rénaux, cardiaques, endocriniens, etc...) le médecin pourra prescrire des examens (analyses sanguines) et des médicaments pour traiter ces troubles.

Les antidépresseurs peuvent aider à réduire les symptômes de la boulimie. La Food and Drug Administration recommande la prescription préférentielle de la fluoxétine (Prozac) dans le cadre de la boulimie. Cet antidépresseur fait partie de la classe d'antidépresseurs dont le fonctionnement est d'inhiber la recapture de la sérotonine (ISRS). Ce médicament agit en augmentant la quantité du neurotransmetteur qu'est la sérotonine dans les synapses (jonction entre deux neurones). La présence accrue de sérotonine facilite le passage de l'information nerveuse.

Toutefois, selon les troubles présentés par son patient (autres troubles psychopathologiques associés), le médecin peut prescrire d'autres antidépresseurs ou médicaments (notamment certains anxiolytiques) pour traiter la boulimie.

Accompagnement psychothérapique

Les psychothérapies sont proposées pour la plupart, de manière individuelle ou en groupe, mais ont toutes pour objectifs : d’améliorer la perception et l'estime de soi de la personne boulimique et de travailler sur certains conflits.

  • Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)

Elles sont très efficaces pour traiter les symptômes de la boulimie puisqu’il s’agit d'amener le patient à observer ses comportements pathologiques (ici, il s'agira des crises mais aussi des comportements de purge) puis à les modifier. Le but des TCC n'est pas de trouver les causes ou l'origine du trouble mais bien d'agir sur celui-ci.

Le psychothérapeute intervient sur les processus mentaux (schémas de pensée) et les émotions qui régulent les comportements du patient et l'incitent à réévaluer les choix qui l’ont incité à céder à une crise.

Le patient est très actif dans les TCC, il va devoir remplir de nombreuses grilles et questionnaires. Dans le cadre de la boulimie, en général une vingtaine de séances est nécessaire afin de questionner et modifier les pensées dysfonctionnelles du patient en lien avec l'alimentation, lepoids et l'image corporelle, l'estime de soi, etc...

  • La thérapie systémique familiale

Cette thérapie est dite « systémique » parce qu’elle considère le groupe famille comme un système et un ensemble d’éléments interdépendants. En l’occurrence, la famille ne serait pas constituée d’éléments indépendants (parents/enfants), mais d'entités qui influent les unes sur les autres.

La thérapie systémique familiale étudie les modes de communication et les différentes interactions au sein de la famille pour tenter par la suite d’en améliorer les rapports internes. Lorsqu'un membre d'une famille est touché par une maladie comme la boulimie, les autres membres vont être affectés. Par exemple, les moments des repas peuvent être particulièrement compliqués à gérer pour la famille. Les actes et paroles des uns et des autres peuvent être aidants ou au contraire néfastes pour le malade. Il ne s'agit pas de culpabiliser les uns et les autres, ni de les rendre coupables de la boulimie mais de prendre en considération leurs souffrances et de faire avancer chacun dans le bon sens pour eux mais aussi pour le malade.

  • La psychothérapie psychodynamique

Cette psychothérapie s'inspire de la psychanalyse. Elle est largement utilisée afin d'accompagner le patient dans la recherche des conflits (personnels, interpersonnels, conscients et inconscients, etc...) pouvant être à l'origine de l'apparition des troubles alimentaires.

  • La psychothérapie interpersonnelle

Cette thérapie courte, surtout utilisée pour traiter la dépression, a fait ses preuves pour accompagner les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire. Durant la psychothérapie interpersonnelle, le sujet ne sera pas l'alimentation mais les difficultés interpersonnelles actuelles du patient qui ont forcément des conséquences sur son comportement alimentaire.

  • La thérapie nutritionnelle

Cette thérapie psycho-éducative est très importante et efficace en complément d’une psychothérapie. En effet, les bénéfices qu’elle peut apporter ne durent pas si elle est effectuée seule, la boulimie n'est bien souvent qu'un symptôme qui reflète un mal plus profond.

Elle est utilisée auprès des personnes qui souffrent également d'autres troubles des conduites alimentaires.

La thérapie nutritionnelle va permettre au patient à réapprendre à manger : reprendre une alimentation équilibrée, appréhender les aliments tabous (notamment sucrés, qui permettaient de provoquer les vomissements), manger à nouveau des sucres lents pour éviter les crises, se réhabituer aux repas assis à table, 4 par jour, en quantités raisonnables. Des informations en rapport avec le poids et l'alimentation seront apportées et expliquées comme par exemple la théorie du poids naturel. Avec cette thérapie, on essaye de modifier le rapport que le patient a avec l'alimentation. Enfin, cette méthode s’intéresse également aux comportements compensatoires de purge qu'avait pour habitude d'utiliser le patient. Elle vise donc également à lui permettre de perdre l’habitude d’utiliser des méthodes comme les laxatifs si tel était le cas en lui apportant des informations théoriques qui lui expliqueront l'inefficacité de tels comportements.

Le Guide Alimentaire Canadien (GAC)
Ce guide est un très bon outil pour réapprendre à bien manger comme c'est souvent le cas lorsque l'on souffre de troubles du comportement alimentaire. Il répartit les aliments en 5 catégories : les produits céréaliers, les légumes et les fruits, les produits laitiers, les viandes et substituts et les autres aliments c'est à dire les aliments plaisirs qui n'appartiennent pas aux autres groupes. Cette dernière catégorie, que l'on retrouve rarement dans les guides, est très intéressante pour les personnes souffrant d'anorexie ou de boulimie car cette catégorie comble davantage les besoins psychologiques que les besoins nutritifs de la personne. Chaque repas doit contenir au mois 4 groupes sur 5. Chaque groupe apporte des éléments nutritifs uniques.

L'hospitalisation

Parfois, une hospitalisation spécialisée peut s'avérer nécessaire pour augmenter les chances de guérison du patient, après l'échec du traitement en ambulatoire et lorsque des problèmes de santé importants sont décelés. Selon les établissements, il peut être proposé une hospitalisation classique spécialisée ou une hospitalisation en hôpital de jour. Pour cette dernière, la personne se rendra à l'hôpital chaque jour de la semaine pour y recevoir des soins et retournera à son domicile le soir.

Dans un service spécialisé dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire, le patient reçoit des soins prodigués par une équipe pluridisciplinaire (médecin, nutritionniste, psychologue, etc...). Le traitement comprend bien souvent, une rééducation nutritionnelle, unaccompagnement psycho-éducatif et un suivi en psychothérapie.

Références

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Bibliographie

Guide Alimentaire Canadien Pour Manger Sainement, 1992, Ministre des approvisionnements et Services Canada.

Anorexie et Boulimie, Comprendre pour agir, Dr Guy Pomerleau et coll., 2001, ISBN 2-89105-791-0

Notes

1 Wolfe, B. E., Baker, C. W., Smith, A. T., & et Kelly-Weeder, S. (2009). Validity and utility of the current definition of binge eating. International Journal of Eating Disorders, 42, 674-686. doi:10.1002/eat,20728.

2 Kendler, K.S., Maclean, C., Neale, M., Kessler, R., Heath, A. et Eaves, L., 1991, « The Genetic Epidemiology of Bulimia Nervosa », American Journal of Psychiatry, vol. 148, n° 12, p. 1627-1637.

3 Kaye, W., Gendall, K. et Strober, M., 1998, « Serotonin Neuronal Function and Selective Serotonin Reuptake Inhibitor Treatment in Anorexia Nervosa and Bulimia Nervosa », Biological Psychiatry, vol. 44, n° 9, p. 825-828.

4 Fichter, M.M & Quadflied, N., 1997, « Six-Year Course of Bulimia Nervosa », International Journal of Eating Disorders, vol. 22, n° 4, p. 361-384.

5 Herzog, D.B., Keller, M.B., Lavori, P.W., Kenny, G.M., Sacks, N.R., 1992, « The prevalence of personality disorders in 210 women with eating disorders », J. Clin Psychiatry, vol. 53, n° 5, p. 147-152

6 Hoeck, H. W., & Van Hoeken, D. (2003). Review of the prevalence and incidence of eating disorders. International Journal of Eating Disorders, 34, 383-396. doi:10.1002/eat,10222.

7 Hay, P. J., Mond, J., Buttner, P., & Darby, A., (2008). Eating disorder behaviors are increasing: findings from two sequential community surveys in South Australia. PloS One, 3, e1541. doi:10.1371/journal.pone.001541.

8 Carei TR, Fyfe-Johnson AL, Breuner CC, et al. Randomized controlled clinical trial of yoga in the treatment of eating disorders. J Adolesc Health. 2010 Apr;46(4):346.

9 Leichner, P., Steigher, H., Puentes-Neuman, G., Perreault, M., & Gotheil, N. (1994) Validation d'une échelle d'attitudes alimentaires auprès d'une population Québécoise francophone. Revue Canadienne Psychologie 39,49-54. (In French).