Hypotension
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Hypotension

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 640

Hypotension La tension ou pression artérielle est la force exercée par le sang sur la paroi des artères. L'hypotension artérielle est caractérisée par une pression du sang anormalement faible. C’est, en quelque sorte, l’inverse de l’hypertension. Cette faible pression peut être permanente ou transitoire, occasionnelle ou fréquente. Ce n’est pas une maladie en tant que telle, mais plutôt un symptôme. Les causes de l’hypotension sont multiples : problème neurologique, effet secondaire d’un médicament, déshydratation, etc.

La baisse soudaine de la pression sanguine peut s’accompagner d’étourdissements et de faiblesse durant quelques secondes, et parfois d’un évanouissement. Ces symptômes apparaissent généralement après qu’on se soit levé rapidement d’une chaise ou d’un lit. Au même titre que le rythme cardiaque ou la température du corps, la pression doit être maintenue à un niveau relativement constant pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme.

Des personnes de tout âge peuvent avoir des symptômes d’hypotension de façon occasionnelle, y compris les jeunes adultes en santé. Les personnes de plus de 65 ans sont néanmoins celles qui en souffrent le plus souvent. Chez 20 % d’entre elles, le phénomène survient régulièrement et peut avoir plusieurs causes. Il est alors important de consulter un médecin afin d’en rechercher la ou les causes. Les personnes alitées ainsi que les femmes enceintes y sont aussi plus sujettes.

La pression sanguine

La pression sanguine (ou tension artérielle) se compose des pressions systolique et diastolique, lesquelles sont mesurées en millimètres de mercure, ou mmHg. La pression systolique correspond à la pression du sang quand le coeur se contracte et envoie le sang dans les artères. Elle assure un apport de sang partout à travers le corps. La pression diastolique est celle qui continue de s’exercer sur les artères entre chaque contraction au moment où le coeur se remplit de sang de nouveau. Ainsi, lorsqu’on parle d’une pression de 120/80, 120 correspond à la pression systolique, et 80 à la pression diastolique.

La pression est considérée normale si elle est inférieure ou égale à 120/80 ou à 115/75, selon les pays. Cependant, les chiffres de pression artérielle varient beaucoup d’une personne à l’autre, ainsi qu’au cours de la journée en fonction des activités. Au repos, plusieurs personnes en bonne santé ont une pression sanguine légèrement plus basse que la normale. C’est généralement le cas des athlètes et des personnes qui s’entraînent régulièrement. On y voit le signe d'une bonne santé cardiovasculaire. Ainsi, on considère généralement que plus la pression est basse, mieux c’est.

Cependant, en dessous d’une certaine limite, la pression est trop basse pour propulser correctement le sang dans tous les vaisseaux sanguins. Cela a pour conséquence de ne pas oxygéner suffisamment certaines parties du corps, en particulier le cerveau. C’est ce qui provoque lesvertiges et les évanouissements.

La pression sanguine est contrôlée par de multiples mécanismes, régis par le système nerveux « autonome » (que l’on ne contrôle pas consciemment). Normalement, les chutes de pression, qui surviennent par exemple quand on passe de la position assise à debout, sont corrigées rapidement par des réactions réflexes (augmentation du rythme cardiaque, rétrécissement de l'ouverture des petits vaisseaux sanguins, etc.). Pour que ces réactions aient lieu, la baisse de pression doit d’abord avoir été détectée par des capteurs de pression sanguine logés dans la paroi des artères, appelés barorécepteurs (voir schéma).

Types d’hypotension

Il existe diverses formes d’hypotension, dont les causes et les symptômes varient. Voici 2 formes fréquentes d’hypotension transitoire et non soutenue touchant davantage la population âgée.

  • Hypotension orthostatique ou posturale
    Les symptômes de ce type d’hypotension surgissent après un lever trop rapide du lit, d’une chaise, d’une position accroupie ou penchée. Sous l'effet soudain de la gravité, la quantité de sang parvenant jusqu’au cerveau diminue temporairement. Cela entraîne des étourdissements, des troubles visuels, parfois même une chute. L’hypotension orthostatique est fréquente chez les personnes âgées. Tandis qu’elle se retrouve dans 5 % à 10 % de la population générale, elle touche 15 % des personnes de plus de 65 ans et 30 % des plus de 75 ans1.
     
    Principales causes
    La plupart du temps, il n’y a pas de cause évidente et il s’agit de cas anodins. Lorsque l’hypotension est fréquente, il est nécessaire de consulter un médecin. Il peut s’agir d’un problème neurologique perturbant la régulation du système nerveux qui contrôle la pression sanguine. Chez les personnes âgées, toutefois, la cause la plus fréquente est la prise d’un médicament. Voici les causes les plus courantes.
    - Une déshydratation (associée ou non à de la fièvre). Les aînés ressentent moins la soif et sont donc plus sujets à la déshydratation.
    - La prise de certains médicaments, comme ceux utilisés pour traiter l’hypertension ou la dysfonction érectile, les antidépresseurs, les anxiolytiques et les neuroleptiques, la nitroglycérine (et les dérivés nitrés), les diurétiques et autres médicaments pour traiter l’insuffisance cardiaque.
    - La consommation de marijuana ou d’alcool.
    - Après une immobilisation prolongée au lit, un déconditionnement physique ou une perte de poids importante.
    - Un trouble du coeur ou des vaisseaux sanguins : trouble cardiaque, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, varices larges et nombreuses.
    - Le diabète (qui peut endommager le système nerveux).
    - Une maladie qui atteint le système nerveux, comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, le syndrome de Guillain Barré, etc.
    - Des accidents vasculaires cérébraux et d’autres maladies dégénératives touchant le système nerveux autonome.
    - Une insuffisance de la glande surrénale.
    - Le retrait brusque d’une corticothérapie (cortisone) prise depuis très longtemps.
  • Hypotension postprandiale
    Elle est caractérisée par une baisse importante de la tension artérielle dans les 2 heures après le début du repas, causant des étourdissements, des nausées, des évanouissements ou des chutes. Après chaque repas, le processus de la digestion entraîne un afflux de sang vers l’estomac et les intestins; ce qui peut entraîner une légère diminution de la pression artérielle. Chez les personnes âgées ou affaiblies par la maladie, cette légère chute de pression suffit à déclencher des symptômes d’hypotension. Les symptômes apparaissent de 15 minutes à 2 heures après le repas.
     
    L’hypotension postprandiale est plus fréquente en cas de diabète, d’insuffisance cardiaque ou rénale ou de maladie de Parkinson. Elle touche principalement les personnes âgées souffrant par ailleurs d’hypertension artérielle2.

Mentionnons qu’une hypotension grave peut survenir en cas de perte de sang (hémorragie) importante, de choc anaphylactique ou d’infection généralisée (septicémie). Ces situations nécessitent des soins médicaux d’urgence.

Diagnostic

Contrairement à l’hypertension, il n’existe pas de valeur seuil qui définit l’hypotension. S’il n’y a pas de symptômes, plus la pression artérielle est basse, meilleure est la santé cardiovasculaire. Pour poser son diagnostic, le médecin se base surtout sur les symptômes. Cela dit, ceux-ci apparaissent habituellement lorsque la pression systolique se situe en dessous de 100 ou 90 mmHg (millimètres de mercure). On peut obtenir une preuve d’hypotension orthostatique si, en passant rapidement de laposition couchée à la position debout, la pression baisse de plus de 20 mmHg systolique sur 10 mmHg diastolique. Quant à l’hypotension postprandiale, elle est généralement définie par une baisse de la tension artérielle systolique d'au moins 20 mmHg en position couchée dans les 2 heures suivant le début d'un repas2.

Quand consulter

La plupart du temps, les périodes occasionnelles d’hypotension ne sont pas graves et ne nécessitent pas la consultation d’un médecin. Cependant, si elles sont très fréquentes, si les symptômes sont gênants ou si la pression reste toujours à des niveaux trop bas (<90 mmHg), il vaut mieux consulter.

Symptômes

  • Des étourdissements
  • Une sensation de faiblesse
  • Une vision embrouillée
  • Des nausées
  • Une accélération du rythme cardiaque
  • Un évanouissement ou une syncope

Symptômes, personnes à risque et facteurs de risque Hypotension

Symptômes de l'hypotension

  • Des étourdissements
  • Une sensation de faiblesse
  • Une vision embrouillée
  • Des nausées
  • Une accélération du rythme cardiaque
  • Un évanouissement ou une syncope

Les personnes à risque

  • Les personnes âgées. Avec l’âge, les parois des vaisseaux sanguins deviennent plus rigides, et les barorécepteurs, moins sensibles aux variations de pression dans les artères.
  • Les femmes enceintes. Il est normal que la pression sanguine baisse durant la grossesse, même si le volume sanguin global augmente. Certains facteurs hormonaux entraînent un relâchement des muscles des parois artérielles et veineuses, pouvant conduire à une hypotension passagère.
  • Les personnes souffrant de problèmes cardiaques. De nombreux infarctus ou une maladie diffuse du muscle cardiaque (cardiomyopathie, myocardite) peuvent empêcher le coeur de propulser le sang à une pression suffisante.
  • Les personnes ayant des varices importantes, car une grande quantité de sang peut stagner dans les varices.
  • Les personnes atteintes d’un diabète ayant entraîné des complications du système nerveux autonome.
  • Les personnes souffrant de maladies qui touchent le système nerveux, comme la maladie de Parkinson, le syndrome de Guillain-Barré (neuropathie aiguë rare), la sclérose en plaques et la maladie de Shy-Drager (maladie neurodégénérative rare), ou ayant souffert d’accidents vasculaires cérébraux.
  • Les personnes souffrant d’insuffisance de la glande surrénale ou qui ont cessé brusquement un traitement prolongé à la cortisone.

Les facteurs de risque

  • Consommer de l'alcool augmente le risque d'hypotension chez les personnes déjà affaiblies. L'alcool dilate les vaisseaux sanguins et fait uriner, ce qui provoque une déshydratation et réduit la pression sanguine.
  • Les effets hypotenseurs de l’alcool et du cannabis (marijuana) peuvent s’additionner et entraîner une hypotension importante et prolongée chez certaines personnes.
  • De nombreux médicaments peuvent entraîner une hypotension, dont les anti-hypertenseurs, les diurétiques, les vasodilatateurs, les neuroleptiques, les anxiolytiques, les hypnotiques, les antidépresseurs et les dérivés nitrés.

La prévention

Mesures préventives de base

En cas d’hypotension orthostatique

  • Se lever lentement. Avant de se lever du lit, s’étirer puis s’asseoir 1 minute sur le bord du lit. Éviter aussi de se lever rapidement d’une chaise ou d’un fauteuil.
  • Boire de l’eau et d’autres boissons régulièrementPar temps chaud, chez les personnes qui prennent des diurétiques et limitent leur apport en sel, l’apport d’eau et de sel peut prévenir l’hypotension. Demander conseil à un médecin ou un pharmacien.
  • Éviter la consommation d'alcool. Même consommée avec modération, elle peut contribuer à l’hypotension.
  • Éviter de consommer du cannabis (marijuana).
  • Éviter les environnements chauds. La chaleur dilate les vaisseaux sanguins et accentue la sudation, ce qui peut entraîner une légère baisse de pression artérielle.
  • Manger de la nourriture légèrement plus salée. Cela peut aider les personnes qui, habituellement, évitent la salière, mais il ne s'agit pas d’une recommandation générale. Le sel cause la rétention de l'eau. Consulter un médecin avant d'augmenter sa consommation de sel.
  • Laisser les jambes décroisées. En position assise, le fait de se croiser les jambes crée une pression sur les veines et contraint le sang à rester dans le bas du corps.
  • Si nécessaire, porter des bas de contention.
  • Éviter les efforts physiques lorsqu’il fait trop chaud.
  • Boire rapidement 500 ml d’eau froide pour augmenter le volume sanguin, lorsqu’une longue station debout est nécessaire (magasinage, par exemple)5.
  • En cas de troubles cardiaques ou d’hypertension, voir son médecin régulièrement afin qu’il puisse bien adapter le dosage du traitement.
  • Si l’on soupçonne que la prise d’un médicament provoque l’hypotension, en parler à son médecin.

En cas d'hypotension postprandiale

  • Ne pas boire d’alcool avant et après les repas.
  • Éviter les repas trop copieux : privilégier les repas plus légers et fréquents, pas trop riches en sucre.
  • Une promenade à pied après le repas peut aider, mais mieux vaut éviter les efforts physiques4.

Remarque. Boire un café ou un thé à la fin d’un repas atténue l’hypotension postprandiale, car la caféine augmente la pression sanguine. Cependant, il est recommandé de ne pas accroître sa consommation de café sans en avoir d’abord parlé avec son médecin.

Les traitements médicaux

Une basse pression sanguine qui ne cause pas de symptôme ou produit des moments brefs et peu fréquents d’étourdissements lorsqu’on se lève ne requiert habituellement pas de traitement.

Le traitement de l'hypotension dépend grandement de la cause sous-jacente. La modification deshabitudes de vie est la plupart du temps suffisante (voir la section Prévention).

Lorsque l’hypotension est constante et associée à la prise de médicaments, le médecin vous conseillera probablement d’arrêter ou de réduire la prise des médicaments.

Lorsque l’hypotension orthostatique réduit considérablement la qualité de vie et que les mesures de précaution ne permettent pas de réduire les symptômes, des médicaments peuvent être prescrits. Ils agissent soit sur le système nerveux, soit sur le contrôle du volume sanguin3.

Le médicaments le plus souvent prescrit est la fludrocortisone (Florinef®) : elle entraîne une augmentation du volume sanguin. La midodrine peut aussi être utilisée 30 minutes avant le lever, par exemple, puis à 2 ou 3 moments de la journée. En cas d’hypotension légère, la pyridostigmine peut aussi être prescrite. Par ailleurs, des médicaments qui ralentissent la vidange de l’estomac (par exemple, l’acarbose) peuvent aider à traiter l’hypotension post-prandiale chez les personnes diabétiques. Dans tous les cas, une surveillance étroite doit être effectuée par le médecin pour éviter les hausses brutales de tension. En dernier recours, la pose d’un entraîneur électrosystolique (pacemaker) peut aider au traitement en augmentant le rythme cardiaque de base.

Que faire si l’un de vos proches s’évanouit?

Coucher la personne et lever ses pieds afin d’amener le sang vers son cerveau. Si l’évanouissement est attribuable à une crise d’hypotension, la personne reprendra connaissance immédiatement. Si la personne ne reprend pas connaissance rapidement, appeler les secours d’urgence.

Références

Références

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Bibliographies
InteliHealth (Ed). Ask the expert - What causes low blood pressure, and is there a relation between it and chronic fatigue?, Aetna Intelihealth. [Consulté le 2 décembre 2010]. www.intelihealth.com
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions – Low blood pressure (hypotension), MayoClinic.com. [Consulté le 2 décembre 2010]. www.mayoclinic.com
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions – Orthostatic hypotension (postural hypotension), MayoClinic.com. [Consulté le 2 décembre 2010]. www.mayoclinic.com
Medscape (Ed). Postural and Postprandial Hypotension: Approach to Management. Medscape from WebMD. [Consulté le 2 décembre 2010] www.medscape.com
Natural Standard (Ed). Medical Conditions - Hypotension, Nature Medicine Quality Standards. [Consulté le 2 décembre 2010]. www.naturalstandard.com
National Heart Lung and Blood Institute. Hypotension. [Consulté le 2 décembre 2010]. www.nhlbi.nih.gov
National Library of Medicine (Ed). PubMed, NCBI. [Consulté le 2 décembre 2010]. www.ncbi.nlm.nih.gov

Notes

1. L’hypotension orthostatique. A. Somogyi, O. Blétry. Neurologies. Décembre 2001, volume 4. [Consulté le 2 décembre 2010].
2. Hypotension postprandiale : une entité méconnue. D. Samaras G. Carmona U. Vischer J.-J. Perrenoud. Revue Médicale Suisse N° 85 publiée le 01/11/2006.
3. Prise en charge de l’hypotension orthostatique. F. Pillon. Actualités pharmaceutiques n°495. Avril 2010.
4. Hypotension orthostatique : mécanismes, causes, traitement. M. Previsdomini, A. Perren, C. Marone. Forum Med Suisse 2006;6:913–918.
5. Preventing and treating orthostatic hypotension: As easy as A, B, C. Figueroa JJ, Basford JR, Low PA. Cleve Clin J Med. 2010 May;77(5):298-306. Review.