L’algodystrophie
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L’algodystrophie

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1376

L’algodystrophieL’algodystrophie, aussi appelée « dystrophie sympathique réflexe » ou « syndrome régional douloureux complexe (SRDC) » est une forme de douleur chronique qui affecte la plupart du temps les bras ou les jambes. Il s’agit d’une maladie rare. Les douleurs apparaissent suite à une fracture, un coup, une chirurgie ou une infection.

Causes

Les causes de l’algodystrophie sont encore mal comprises. Elles seraient en partie dues à un mauvais fonctionnement ou à une atteinte aux systèmes nerveux central (cerveau et moelle épinière) et périphérique (nerfs et ganglions).
Plusieurs cas surviennent après un traumatisme à un bras ou une jambe, comme une fracture ou une amputation. Une chirurgie, un coup, une entorse ou même une infection peuvent aussi provoquer une algodystrophie. Un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus du myocarde peuvent en être également responsables. Le stress peut aussi agir comme facteur aggravant de la douleur intense.

L’algodystrophie de type I qui concerne 90% des cas, survient à la suite d’une blessure ou d’une maladie n’affectant pas les nerfs.

L’algodystrophie de type II est déclenchée par une atteinte des nerfs dans les tissus blessés.

Prévalence

L’algodystrophie se rencontre à tout âge chez l’adulte, en moyenne autour de 40 ans. La maladie affecte très rarement les enfants et les personnes âgées.

La maladie affecte plus fréquemment les femmes que les hommes. On parle de 3 femmes touchées pour 1 homme.

Symptômes de l’algodystrophie, personnes à risque et facteurs de risque

Symptômes de l’algodystrophie

Habituellement les premiers symptômes de l’algodystrophie qui apparaissent sont :

  • Une douleur intense ou lancinante qui s’apparente à des piqûres d’aiguilles et une sensation de brûlure dans le bras, la main, la jambe ou le pied.
  • Un gonflement de la région affectée.
  • Une sensibilité de la peau au toucher, à la chaleur ou au froid.
  • Des changements dans la texture de la peau, qui devient mince, brillante, sèche et flétrie autour de la région affectée.
  • Des changements dans la température de la peau (plus froide ou plus chaude).

Plus tard, d’autres symptômes font leur apparition. Une fois qu’ils sont apparus, ils sont souvent irréversibles.

  • Des changements de couleurs de la peau allant de blanc tacheté au rouge ou au bleu.
  • Des ongles épais et cassants.
  • Une augmentation de la sudation.
  • Une augmentation suivie d’une diminution de la pilosité de la région affectée.
  • Une raideur, un gonflement puis une détérioration des articulations.
  • Des spasmes musculaires, une faiblesse, une atrophie et même parfois des contractures musculaires.
  • Une perte de mobilité de la région affectée.

L’algodystrophie peut parfois s’étendre ailleurs dans le corps, par exemple dans le membre opposé. La douleur peut s’intensifier avec le stress.

Chez certaines personnes, les symptômes peuvent persister des mois ou des années. Chez d’autres, ils disparaissent d’eux-mêmes.

Personnes à risque

  • L’algodystrophie peut se présenter à tout âge.
  • Certaines personnes auraient une prédisposition génétique pour développer une algodystrophie.

Facteurs de risque

  •     Le tabagisme.

Prévenir l’algodystrophie - traitements médicaux de l'algodystrophie

Prévention de l'algodystrophie

Mesures préventives de base préventives de base

  • Mobilisation précoce. Suite à une fracture, les personnes qui observent une immobilisation de courte durée et entament rapidement une rééducation des membres après une fracture réduisent leurs risques de développer une algodystrophie ou le syndrome régional douloureux complexe.
  • La vitamine C après une fracture. Des études1,2 ont démontré que les patients qui consommaient quotidiennement des suppléments de vitamine C après une fracture du poignet diminuaient leurs risques de souffrir du syndrome régional douloureux complexe.
  • Cesser de fumer. Le tabagisme est un facteur augmentant le risque de souffrir d’algodystrophie.
     

Traitements médicaux de l’algodystrophie

Il n’existe pas de traitement spécifique pour l’algodystrophie. Une combinaison de traitements de kinésithérapie et de certains médicaments parvient chez certaines personnes à atténuer la douleur et maintenir la mobilité des articulations.

Les traitements sont plus efficaces lorsqu’ils sont débutés tôt après l’apparition de la maladie. Ils permettent de ralentir la progression de la maladie et parfois de faire complètement disparaître les symptômes.

La plupart des adolescents atteints guérissent complètement. Certaines personnes, malgré les traitements, conservent une douleur constante ou paralysante, ainsi que certains changements externes irréversibles.

Réadaptation. Un programme d’exercice adapté permet de garder les membres douloureux actifs et peut améliorer la circulation sanguine. Des exercices peuvent améliorer la flexibilité et la force des membres atteints.

TENS (Tanscutaneous electrical nerve stimulation ou stimulation électrique transcutanée). Il s’agit d’un traitement à l’aide d’un appareil qui envoie de petites décharges électriques dans les nerfs pour engourdir la douleur.  

Aquathérapie. Les programmes d’exercices aquatiques sont particulièrement efficaces. Plusieurs patients sont sensibles à la température et sont plus confortables dans l’eau chaude pour faire leurs exercices.

Psychothérapie. Les personnes qui souffrent de douleurs constantes peuvent développer de la dépression ou de l’anxiété qui ont des conséquences sur leur vie et leur famille. Une prise en charge psychologique est parfois nécessaire afin d’aider les personnes atteintes dans la gestion de leur quotidien et faciliter leur réhabilitation.

Médicaments pour réduire la douleur

Différentes combinaisons de médicaments peuvent être efficaces pour soulager les symptômes du syndrome régional douloureux complexe. L’efficacité des traitements peut varier d’une personne à l’autre.

  • AINS pour réduire la douleur et l’inflammation : Aspirine, iburpofène (Advil®, Motrin®), naproxène (Aleve®).
  • Des corticostéroïdes pour traiter l’inflammation et le gonflement : prednisolone et prednisone.
  • Antidépresseurs tricycliques : amitriptyline ou la nortriptyline.
  • Des injections de toxine botulique.
  • Des opioïdes : Tramadol®, morphine.
  • Des crèmes topiques anesthésiantes : lidocaine et kétamine.
  • Des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline : venlafaxine ou duloxétine.
  • La gabapentine (Neurontin®, un anticonvulsivant) et la prégabaline (Lyrica®, anticonvulsivant et analgésique)
  • Calcitonine ou bisphosphonates sont utiles pour aider à maintenir la densité osseuse ou pour la renforcer.

Thérapies d’injection

Diverses thérapies d’injection ou de bloc consistent à injecter une substance qui inhibe temporairement et localement l’activité du système nerveux sympathique afin de bloquer la sensation de douleur. L’anesthésie tronculaire et le bloc régional intraveineux sont parfois utilisés.

D’autres procédés plus invasifs et par conséquent plus risqués, comprennent la neurostimulation, la perfusion intrathécale de clonidine et la stimulation d’une région de la moelle épinière.

Les personnes ayant des douleurs très sévères qui perdurent longtemps répondent habituellement moins bien aux traitements. Ces personnes doivent parfois suivre un programme de traitement adapté à la douleur chronique.

Références

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Bibliographie

Collège Français des Enseignants en Rhumatologie (COFER). 2010-2011. Item 221 : Algoneurodystrophie. [Consulté le 3 juillet 2013] http://umvf.univ-nantes.fr/

Dolbec, P. Le syndrome de douleur régionale complexe: quand ça fait mal... Le Clinicien, Septembre 2002. [Consulté le 3 juillet 2013] www.stacommunications.com

FamilyDoctor.org. Complex Regional Pain Syndrome. [Consulté le 3 juillet 2013] http://familydoctor.org/
InteliHealth (Ed). Health A to Z – Complex Regional Pain Syndrome, Aetna Intelihealth. [Consulté le 19 juillet 2013]. www.intelihealth.com
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions - Complex Regional Pain Syndrome, MayoClinic.com. [Consulté le 3 juillet 2013] www.mayoclinic.com
National Institute of Neurological Disorders and Stroke. Complex Regional Pain Syndrome Fact Sheet. [Consulté le 3 juillet 2013] http://www.ninds.nih.gov/

National Library of Medicine (Ed). Medline Plus Health Information, Health topics - Complex Regional Pain Syndrome, Medline plus. [Consulté le 3 juillet 2013]. www.nlm.nih.gov
National Library of Medicine (Ed). PubMed, NCBI. [Consulté le 19 juillet 2013]. www.ncbi.nlm.nih.gov
Natural Standard (Ed). Foods, Herbs & Supplements – Vitamine C, Nature Medicine Quality Standards. [Consulté le 19 juillet 2013]. www.naturalstandard.com

Reflex Sympathetic Dystrophy Syndrome Association. Guide de Pratique Clinique-Deuxième Edition. Dystrophie Sympathique Réflexe/Syndrome Douloureux Régional Complexe (DSR/SDRC). 2004. [Consulté le 19 juillet 2013] http://www.rsds.org/7/french/clinical_guidelines_french.html

The Natural Pharmacist (Ed). Natural Products Encyclopedia, Herbs & Supplements – Vitamine C, ConsumerLab.com. [Consulté le 19 juillet 2013]. www.consumerlab.com
UpToDate. Prevention and management of complex regional pain syndrome in adults [Consulté le 12 juillet 2013]. www.uptodate.com

 

Notes

1. Zollinger PE, et al. Effect of vitamin C on frequency of reflex sympathetic dystrophy in wrist fractures: a randomised trial. Lancet. 1999;354:2025-2028.

2. Zollinger PE, et al. Can vitamin C prevent complex regional pain syndrome in patients with wrist fractures? A randomized, controlled, multicenter dose-response study. J Bone Joint Surg Am. 2007;89:1424-1431.