L'intoxication au plomb
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L'intoxication au plomb

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1896

L'intoxication au plombLe plomb est un métal lourd d’un gris bleuté et toxique pour l’humain. Lorsqu’il est ingéré, ses effets les plus graves s’exercent sur le système nerveux central mais il peut aussi atteindre les globules rouges et le système digestif.

Le plomb peut s’introduire dans le corps par la bouche ou les poumons. Le degré d’assimilation du plomb varie d’une personne à l’autre, selon notamment l’état de santé.

Il faut bien distinguer l’intoxication de la contamination au plomb. Il est question decontamination au plomb lorsqu’une exposition à ce métal engendre dans le sang un taux de plomb supérieur à la normale, sans provoquer de symptômes. Si la contamination est suffisamment importante pour provoquer des symptômes, on parle alors d’intoxication au plomb.

Les adultes sont les principales victimes de contamination ou d’intoxication au plomb. Mais lorsque les jeunes enfants sont touchés, leur santé se trouve particulièrement en danger. De très faibles quantités de plomb peuvent entraver leur développement cognitif et causer des problèmes d’attention. L’inquiétude est d’autant plus grande que les jeunes enfants absorberaient de 5 à 10 fois plus de plomb que les adultes22. Leur habitude de tout porter à leur bouche pourrait expliquer en partie ce phénomène. En outre, une proportion importante du métal introduit dans leur corps, environ 25 %, reste en circulation et exerce ses effets neurotoxiques. À titre comparatif, chez les adultes, seulement 5 % à 10 % du plomb absorbé demeure en circulation. Le reste se fixe dans les os et les dents.

L’intoxication peut être aiguë donc résulter d’une exposition brève à des quantités très élevées de plomb ou encore chronique, en raison d’une exposition prolongée à de faibles quantités de plomb. On donne aussi le nom de saturnisme à l’intoxication au plomb, qu’elle soit aiguë ou chronique.

Où se loge le plomb?

Une fois assimilé, le plomb se retrouve rapidement dans la circulation sanguine. Puis, il se fixe dans les os et les dents. Une petite quantité du plomb accumulé dans les os sera libérée et éliminée graduellement dans l’urine. Ce processus s’échelonne sur des dizaines d’années.

Diagnostic

L’intoxication au plomb est souvent diagnostiquée à la suite d’un dépistage mené dans le milieu de travail. Il arrive aussi que le médecin traitant soupçonne une intoxication au plomb en se basant sur les symptômes et des sources possibles de plomb auxquelles le patient est exposé. Dans ce cas, un test est également passé aux proches du patient qui pourraient aussi être victimes d’une intoxication au plomb.

Pour réaliser le test, on procède à une analyse sanguine qui détecte le taux de plomb dans le sang (la plombémie). Le résultat est donné en microgrammes de plomb par décilitre de sang (µg/dl) ou en micromoles de plomb par litre de sang (µmol/l). La plombémie reflète surtout l’exposition récente au plomb. Néanmoins, des études indiquent qu’une exposition ancienne élève légèrement la plombémie.

La plombémie estimée sécuritaire pour la santé n’a cessé de diminuer au cours des dernières décennies. Actuellement, si un individu a une plombémie égale ou supérieure à 10 µg/dl (ou 0,5 µmol/l), son médecin est obligé d’en aviser les autorités de santé publique. Ce seuil de déclaration obligatoire a été proposé par les Centers for Disease Control des États-Unis, en 1991 et a ensuite été adopté par les autorités de santé publique du Québec. Le fait de dépasser ce seuil ne provoque pas toujours de symptômes de toxicité.

Certains experts estiment que des troubles cognitifs légers pourraient apparaître sous cette limite et qu’il n’y a peut-être pas de seuil d’exposition qui soit sécuritaire, surtout chez les enfants2,3. D’ailleurs, une étude menée auprès de 1 987 adultes américains âgés de 20 ans à 39 ans indiquait que les sujets ayant le taux de plomb le plus élevé (2,1 µg/dl) risquaient 2 fois plus de souffrir de dépression et 5 fois plus de trouble panique que ceux ayant le taux le plus faible (0,7 µg/dl ou moins)29.

Remarque. La présence de plomb peut aussi se mesurer dans l’urine ou dans les cheveux. Cependant, l’analyse d’un échantillon d’urine est peu employée car les résultats sont très difficiles à interpréter19. Quant à l’analyse de cheveux, elle n’est pas recommandée comme méthode diagnostic car les résultats sont trop variables.

Ampleur du problème

De l’essence sans plomb


On a longtemps eu recours au plomb tétraéthyle comme additif pour l’essence automobile afin de réduire les cliquetis des moteurs. En raison notamment des risques de toxicité qu’il présentait, le plomb a été progressivement retiré de l’essence automobile vendue enAmérique du Nord. Il a été totalement banni en 1986 aux États-Unis et en 1990 au Canada. On trouve toujours du plomb dans l’essence vendue dans les pays en développement.
À noter que le plomb qui a été brûlé dans l’essence (7 millions de tonnes seulement aux États-Unis) s’est retrouvé en grande partie dans l’air, le sol, l’eau et les organismes vivants. En effet, ce métal ne se dégrade pas26.

En Amérique du Nord et dans la plupart des pays industrialisés, la présence de plomb dans l’environnement a chuté depuis les années 1970. En effet, de nombreux pays ont restreint l’emploi du plomb, notamment dans l’essence, en raison de ses effets nocifs sur la santé.

Aux États-Unis, la plombémie n’a cessé de diminuer chez les enfants de 1 an à 5 ans durant les 30 dernières années5,6. La plombémie moyenne se situait autour de 15 µg/dl à la fin des années 1970 et autour de 4 µg/dl à la fin des années 1980. À la fin des années 1990, elle était d’environ 2 µg/dl et 1,5 µg/dl en 20056. Cette baisse s’observe aussi au Canada dans l’ensemble de la population. En 2007-2008, les Canadiens de 6 ans à 79 ans avaient une plombémie moyenne de 1,37 µg/dl27,28.

Au Québec, de 200 à 500 cas de contamination au plomb sont déclarés chaque année, principalement chez des adultes exposés dans leur milieu de travail20 (dont des usines de traitement de métaux ou de recyclage de batteries d’automobiles contenant du plomb). Ces personnes ne sont pas toutes intoxiquées, c’est-à-dire qu’elles ne présentent pas toutes des symptômes.

D’après Santé Canada, l’intoxication au plomb est très rare chez les enfants. Chez ceux-ci, elle surviendrait principalement à proximité de fonderies actuelles ou anciennes.

Par ailleurs, les personnes nées avant les années 1970, au moment où le plomb était plus souvent utilisé dans l’industrie, pourraient en subir les contrecoups. En effet, une exposition passée au plomb pourrait contribuer à l’apparition de maladies habituellement liées au vieillissement4(hypertension12-14, problèmes rénaux11, cataractes10, troubles de la mémoire15). Pour l’instant, il s’agit encore d’une hypothèse. On ne sait pas non plus si ces effets sont réversibles. L’ostéoporose pourrait faire en sorte que le plomb accumulé dans les os durant l’enfance soit plus tard relâché dans la circulation sanguine. En effet, on sait que de 90 % à 95 % du plomb absorbé se fixe dans les os, de la même façon que le calcium.

Sources d’exposition au plomb

Au Canada, les industries ont déclaré avoir rejeté au total environ 54 millions de kilos de plomb dans l’environnement en 20067. Un peu moins a été recyclé : environ 46 millions de kilos.

Certains secteurs industriels emploient encore du plomb. Par exemple, il entre toujours dans la production de l’acier et du laiton ainsi que dans la fabrication de produits électroniques et d’accumulateurs pour automobiles. En outre, certaines centrales thermiques, notamment celles alimentées au charbon, continuent de rejeter du plomb dans le sol, dans l’air et dans l’eau. Rappelons que le plomb émis dans l’environnement dans le passé ne se dégrade pas.

Remarque. Les amalgames utilisés en dentisterie, communément appelés « plombages », ne contiennent pas de plomb, mais 50 % de mercure et un alliage de métaux (argent, étain, zinc et cuivre).

Voici les sources de plomb qui peuvent être à l’origine d’une contamination ou d’une intoxication au plomb:

  • L’eau potable. L’eau du robinet peut contenir du plomb. Cela peut être le cas des maisons où la tuyauterie comprend des soudures au plomb ou encore un ancien conduit de raccordement à l’aqueduc municipal fait en plomb (généralement installé avant les années 1970). D’après Santé Canada, la teneur en plomb de l’eau du robinet de l’ensemble de la population se situe sous la limite acceptable, c’est-à-dire 10 microgrammes (µg) de plomb par litre d’eau après 5 minutes d’écoulement (ce qui correspond à 0,010 ppm de plomb). Aux États-Unis, la norme est fixée à 15 microgrammes de plomb par litre d’eau, à la première sortie d’eau le matin. En cas de doute, il est possible de faire tester son eau dans un laboratoire accrédité (voir les Sites d’intérêt). Voir aussi les Mesures préventives de base;
  • Les aliments. D’après Santé Canada, on trouve des traces de plomb dans presque tous les aliments. Le plomb dans l’air retourne dans le sol et est absorbé par les cultures. Dans certains pays, les soudures de plomb des boîtes de conserve en sont une autre source. Au Canada, les fabricants d’aliments en conserve n’utilisent plus le plomb depuis une vingtaine d’années mais emploient plutôt la soudure électrique. Aucun cas de contamination au plomb par le contenant des aliments n’a été signalé au Canada depuis plusieurs années23. Les soudures au plomb se reconnaissent facilement : elles forment un large trait inégal sur le côté de la boîte;
  • L’air. La présence de plomb dans l’air a grandement diminué grâce à l’élimination des additifs au plomb dans l’essence automobile. L’essence sans plomb a fait son entrée au Canada en 1975. Depuis 1990, l’essence au plomb est interdite au pays;
  • Le sol. Surtout à proximité des routes, des ponts et des fonderies de plomb, le sol et la poussière contiennent parfois des quantités de plomb suffisantes pour être toxiques pour un jeune enfant. La contamination des sols provient également de l’utilisation répandue du plomb dans l’industrie, par le passé;
  • La cigarette et la fumée secondaire. Le plomb contenu naturellement dans les feuilles de tabac est libéré dans l’air durant la combustion;
  • La peinture. Jusque dans les années 1960, le plomb était utilisé comme pigment dans des peintures, en particulier dans les teintes de blancs et les couleurs pastel, selon Santé Canada et la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL)25. La teneur en plomb de ces peintures pouvait représenter alors jusqu’à la moitié du poids total;

    Dans une habitation, si la peinture est en bon état, elle pose peu de risques. Mais on peut inhaler des poussières contenant du plomb lorsque la peinture à base de plomb s’écaille, lorsqu’on la décape ou on la sable ou lorsqu’on brûle du bois peint. À partir des années 1960, la teneur en plomb des peintures a progressivement diminué. En 1991, les fabricants canadiens de peinture ont volontairement cessé d’utiliser le plomb, rappelle la SCHL. De nos jours, la peinture au plomb est encore utilisée pour peindre des bâtiments commerciaux ou industriels, ainsi que dans les industries militaire et navale;
  • Les productions artisanales. La poterie et la céramique artisanales importées sont parfois recouvertes d’une glaçure plombifère. Le cristal, une variété de verre, peut être fabriqué avec du plomb. Le problème survient si l’on utilise ces types de contenants pour servir des boissons ou des aliments, surtout si ceux-ci sont acides et chauds;
  • La fabrication de munitions contenant du plomb ou de plombs de pêche ainsi que la fréquentation de salles de tir dont les systèmes de ventilation sont inadéquats ont provoqué plusieurs cas d’intoxication au cours des dernières années;
  • Certains remèdes traditionnels. Certains produits de la médecine ayurvédique non homologués contiennent des teneurs élevées en plomb et en d’autres métaux lourds, comme le mercure et l’arsenic. Consulter l’avis émis par Santé Canada8;
  • Certains cosmétiques traditionnels. Le khôl est une substance poudreuse de couleur sombre traditionnellement employée comme fard à paupières au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie. Certains ont une teneur élevée en plomb et des cas d’intoxication ont été rapportés chez de jeunes enfants21. Malgré le fait que Santé Canada interdise toute présence de plomb dans les cosmétiques, certains en contiennent;
  • La fabrication ou la rénovation de vitraux. Surtout lorsque le plomb doit être fondu, ces activités peuvent entraîner une exposition importante;
  • Les bijoux de mauvaise qualité. Le fait de porter des bijoux ne cause pas de tort. Seulement, les enfants qui sucent ou mâchent régulièrement des bijoux de mauvaise qualité peuvent s’intoxiquer24. Comme le mentionne Santé Canada, les bijoux qui contiennent du plomb se reconnaissent à leur couleur plutôt grisâtre. De plus, ils peuvent laisser une marque grise lorsqu'ils sont frottés sur un papier blanc (si le plomb n’est pas recouvert d’une peinture).

Les symptômesL'intoxication au plomb

Intoxication aiguë

Enfants et adultes

  • Un goût métallique dans la bouche;
  • Des douleurs abdominales;
  • Des vomissements et de la diarrhée;
  • Des convulsions, le coma et parfois la mort.

Intoxication chronique

Enfants

Les dommages suivants, s’il y en a, se manifestent généralement à l’âge scolaire:

  • De la fatigue et de l’irritabilité;
  • Une faible capacité d’attention;
  • Des difficultés d’apprentissage;
  • Des comportements agressifs.

À un degré d’exposition plus élevé, les symptômes suivants peuvent aussi apparaître:

  • Une pâleur causée par de l’anémie;
  • Des maux de tête;
  • Des problèmes d’audition;
  • Des troubles de langage et d’élocution;
  • Des problèmes de coordination motrice;
  • Des douleurs abdominales;
  • Une perte d’appétit et de poids.

Selon une étude, pour chaque 10 microgrammes de plomb par décilitre de sang (10 µg/dl), on observe une perte d’environ 4 points de quotient intellectuel (QI)9. On ignore pour l’instant si cet effet se maintient à moyen et à long terme.

Adultes

Une exposition chronique au plomb n’entraîne pas de symptômes facilement détectables. Mais elle pourrait faire augmenter les risques suivants:

  • Problèmes de fertilité (hommes et femmes);
  • Pour les femmes enceintes : fausse-couche, naissance prématurée ou enfant mort-né;
  • Problèmes de santé possiblement chroniques4;

Les personnes à risque et les facteurs de risque

Les personnes à risque

  • Les nourrissons et les enfants âgés de 6 ans et moins;
  • Les femmes enceintes et leur foetus. Le plomb piégé dans les os peut se libérer dans le corps, traverser le placenta et atteindre le foetus;
  • Possiblement les personnes âgées, particulièrement les femmes, qui ont été exposées à d’importantes quantités de plomb dans le passé. L’ostéoporose, qui touche davantage les femmes ménopausées, pourrait faire en sorte que le plomb accumulé dans les os soit relâché dans l’organisme. Par ailleurs, les personnes âgées sont plus susceptibles d’avoir une plombémie élevée avec moins de symptômes que les enfants;
  • Les enfants qui souffrent de pica. Il s’agit d’un trouble alimentaire compulsif qui consiste à ingérer de façon systématique certaines substances non comestibles (terre, craie, sable, papier, écailles de peinture, etc.).

Les facteurs de risque

  • Travailler dans une usine de traitement de métaux ou de recyclage de batteries d’automobiles ou de produits électroniques contenant du plomb;
  • Vivre à proximité d’usines qui rejettent du plomb dans l’environnement;
  • Vivre dans une maison construite avant 1980, en raison des risques associés à une exposition causée par l’eau du robinet (tuyauterie ayant des soudures au plomb) et par la vieille peinture à base de plomb;
  • Une déficience nutritionnelle en calcium, en vitamine D, en protéines, en zinc et en fer facilite l’absorption du plomb par l’organisme.

La prévention

Pourquoi prévenir?

  • Le plomb est un métal toxique pour le corps humain, particulièrement pour le système nerveux des jeunes enfants;
  • Certains de ses effets pourraient être irréversibles, la précaution est donc de mise;
  • Il existe plusieurs mesures relativement simples pour réduire la quantité de plomb dans son environnement et en restreindre son absorption.

Mesures de dépistage

En cas d’intoxication, puisque les symptômes se sont déjà déclarés, il est trop tard pour prévenir. Cependant, en cas de contamination, les symptômes ne sont pas toujours détectables. On doit alors confirmer la contamination par un prélèvement de sang.

Les recommandations varient d’un pays à l’autre. Au Canada, on recommande un dépistage par la mesure de la plombémie seulement chez les nourrissons et les enfants à risque élevé. Les Centers for Disease Control and Prevention et l’American Academy of Pediatrics conseillent un dépistage systématique chez tous les enfants âgés de 1 an à 2 ans, ainsi qu’un dépistage chez les adultes à risque.

Selon des experts canadiens, si la plombémie se situe entre 6 µg/dl et 10 µg/dl (ce qui est supérieur à la moyenne canadienne), le médecin devrait questionner l’individu sur son environnement et tenter de réduire l’exposition au plomb, par mesure de précaution22.

À partir de 10 µg/dl, le suivi de la plombémie et les actions concrètes pour réduire les sources de plomb sont importants.

 

Mesures préventives de base

De manière générale, il s’agit de limiter autant que possible l’exposition aux diverses sources de plomb.

Dans la maison

  • S’informer sur les mesures de précaution à prendre si l’on achète, loue ourénove une maison construite avant 1980. En cas de doute, on peut faire tester des échantillons d’eau, de peinture, de poussière ou de sol dans un laboratoire privé ou consulter un inspecteur25;
  • Nettoyer régulièrement avec un linge humide les planchers, les bords de fenêtres et autres surfaces susceptibles d’être une source d’exposition au plomb;
  • Au sujet de la vieille peinture à base de plomb, si elle est en bon état, la meilleure solution est souvent de ne rien faire d’après la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL)25. Si par contre la peinture s’écaille, on peut la recouvrir de papier peint de vinyle ou de panneaux de revêtement. Ce ne sont pas des options définitives mais il s’agit là des plus simples et des moins coûteuses, plaide la SCHL;
  • Laisser l’eau du robinet couler de 15 à 30 secondes (certains recommandent 1 minute) avant de l’utiliser pour consommation lorsque cela fait quelques heures que le robinet n’a pas été ouvert. L’eau qui a stagné dans la tuyauterie risque davantage de contenir du plomb. Cette recommandation vaut pour les maisons dont les conduits d’eau contiennent des soudures au plomb, soit la majorité de celles construites avant 1990. Dans certaines maisons, il peut être indiqué de faire couler l’eau avant chaque utilisation. Dans ce cas, utiliser un filtre à eau fixé au robinet peut être une solution. Faire tester un échantillon d’eau du robinet en laboratoire pour connaître sa teneur en plomb;
  • Utiliser de l’eau froide dans les préparations pour bébé, pour boire et cuisiner. Le plomb se dissout plus facilement dans l’eau chaude;
  • Enlever ses chaussures avant d’entrer dans la maison pour ne pas contaminer l’intérieur avec de la terre contaminée ou des poussières extérieures;
  • Les personnes exposées au plomb à leur travail devraient se changer avant de revenir à la maison. On conseille également de laver les vêtements séparément.

Alimentation

  • Procurer aux enfants une alimentation équilibrée qui comprend du calcium, de la vitamine D, du fer, des protéines et du zinc18. La malnutrition augmente la quantité de plomb absorbée et affaiblit les défenses du corps contre les polluants;
  • Éviter de cuisiner ou d’entreposer de la nourriture dans des poteries vernies provenant de pays étrangers. Leur vernis peut contenir des traces de plomb. En cas de doute, s’abstenir;
  • Ne pas mettre d’aliments ou de boissons alcoolisées ou acides (jus de fruits, jus de tomate, etc.) dans un contenant en cristal de plomb ou qui comporte des motifs de décoration au plomb.

Autres mesures

  • Se laver les mains régulièrement, de même que celles des enfants (surtout avant de manger, avant la sieste et au coucher) et nettoyer également leurs jouets et les suces;
  • Prendre certaines précautions si l’on fréquente des terrains de jeux à proximité des grandes routes :
  • Bien se laver les mains et s’essuyer les pieds au retour;
  • Eviter de consommer des aliments sur place;
  • Bien surveiller que l’enfant ne porte pas de terre ou d’objet à sa bouche.
  • Avant de pratiquer une technique d’artisanat ou une autre activité exigeant la manipulation de plomb (vitrail, par exemple) ou le contact avec des objets en plomb (comme dans les salles de tir), bien se renseigner sur les risques et prendre les mesures de précaution nécessaires. Pour en savoir plus, consulter la section Sites d’intérêt;
  • Éviter l’achat de bijoux de mauvaise qualité, surtout pour les enfants.

Les traitements médicaux

Dans la majorité des cas, aucun traitement médical n’est indiqué. L’intervention la plus importante consiste à déceler et à éviter toute nouvelle exposition au plomb. Cela peut nécessiter l’inspection de la maison par un professionnel. Un suivi médical est habituellement entrepris tous les 3 à 6 mois.

En cas d’intoxication aiguë grave, on utilise des agents de chélation, comme le succimer ou l'EDTA (acide éthylènediaminotétraacétique). Ils sont injectés dans les veines où ils se lient aux molécules de plomb dans le sang, puis sont excrétés dans l'urine. Ils permettent de réduire la plombémie de 40 % à 50 %1. Le nombre de traitements dépend de la gravité de l'intoxication. Avec l’EDTA, le traitement dure en moyenne 5 jours. Il ne doit pas se prolonger indûment puisque l’agent de chélation se lie aussi à des minéraux bénéfiques pour l’organisme, comme le fer et le zinc.

Mentionnons que la chélation peut comporter des risques importants car le plomb est remis en circulation dans le corps19. De plus, des réactions allergiques peuvent survenir. Peu d’études ont évalué l’efficacité de ce traitement à réduire les symptômes immédiats et à prévenir les effets à long terme de l’intoxication au plomb. La décision de recourir à ce type de traitement devrait toujours se faire en discutant avec un médecin expérimenté dans ce domaine.

En parallèle, le médecin recommande une alimentation saine et nutritive et si besoin dessuppléments de calcium ou de fer.

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

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Notes

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26. Lincoln Kitman J. L'histoire secrète du plomb, Allia, 2005, 155 p. On peut consulter une partie de cette enquête sur Internet : http://books.google.ca [Consulté le 17 novembre 2010].
27. Statistique Canada. Étude : Taux de plomb, de mercure et de cadmium chez les Canadiens, 19 novembre 2008. [Consulté le 17 novembre 2010]. www.statcan.ca
28. Statistique Canada. Le Quotidien, Lundi 16 août 2010 - Enquête canadienne sur les mesures de la santé : plomb, bisphénol A et mercure. [Consulté le 17 novembre 2010]. www.statcan.gc.ca
29. Bouchard MF, Bellinger DC, et al. Blood lead levels and major depressive disorder, panic disorder, and generalized anxiety disorder in US young adults, Arch Gen Psychiatry. 2009;16(12):1313-1319.