L'hépatite A
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L'hépatite A

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1081

hépatite AL'hépatite A est provoquée par un virus qui est rejeté avec les selles par le malade. Le virus de l'hépatite A se transmet donc par l'eau, les aliments contaminés ou même les mains souillées, mais aussi par les pratiques sexuelles orales-anales.

Tous les groupes d'âge sont à risque et, selon l'American Liver Foundation, jusqu'à 22 % des adultes qui contractent la maladie sont hospitalisés. L'hépatite A représente la forme d'hépatite virale la plus fréquente, mais c'est également la forme la plus bénigne des hépatites virales. Il n'y a jamais d'évolution vers la chronicité et l'hépatite fulminante ou subfulminante est rare (0,15 à 0,35 % des cas). Après l’exposition au virus, la période d'incubation varie de 15 à 45 jours. La plupart des patients récupèrent complètement en 2 à 6 mois.

Risque de rechute : le sang contient désormais des anticorps spécifiques qui fournissent normalement une protection totale à vie. Entre 10 à 15% des personnes infectées peuvent avoir une rechute dans les 6 mois après la phase aigue de l’infection, mais il n’y a pas d’évolution vers la chronicité1.

Risque de contagion : étant donné que l'hépatite A est souvent asymptomatique, il est facile de propager le virus sans le savoir. La personne atteinte est contagieuse deux semaines avant l’apparition des symptômes et de sept à dix jours après leur disparition.

Symptômes

La maladie apparaît dès le début sous le mode aigu avec des symptômes de type grippal : fièvre, mal de tête, courbatures, faiblesse, nausées, manque d'appétit, inconfort abdominal, jaunisse, foie sensible au toucher.

Remarque : la jaunisse se manifeste chez 50 à 80 % des adultes, mais elle n'apparaît que rarement chez les enfants. L'hépatite A peut donc souvent passer inaperçue. On peut croire qu'il s'agit d'un coup de froid, d'un gros rhume ou d'une grippe.

Facteurs de risque

  • Travail dans les égouts ou les prisons, pour la police ou le service des incendies, ramassage des ordures.
  • Voyage dans tout pays où les règles d'hygiène laissent à désirer - en particulier dans les pays sous-développés. Sont particulièrement à risque les régions suivantes : Mexique, Amérique centrale, Amérique du Sud, plusieurs zones des Caraïbes, Asie (sauf le Japon), Europe de l'Est, Moyen-Orient, bassin méditerranéen, Afrique. Voir la carte géographique plus précise de l'OMS à ce sujet2.
  • Séjour dans des lieux à risque : cantines d'école ou d'entreprise, centres d'alimentation, garderies, colonies de vacances, maisons de retraite, hôpitaux, centres dentaires.
  • Utilisation de drogue en injection. Même s'il est peu fréquent que l'hépatite A se transmette par le sang, on a observé des débuts d'épidémie chez ceux qui s'injectaient des drogues illégales.
  • Pratiques sexuelles à risque.

Prévention

La prévention concerne essentiellement les groupes à risque et s'exerce à trois niveaux : vaccin, immunoglobuline, règles d'hygiène générale très strictes.

Vaccin

Santé Canada recommande la vaccination pré-exposition chez les personnes suivantes

  • Voyageurs ou immigrants de régions endémiques
  • Les contacts familiaux ou les proches des enfants adoptés de pays où l’HA est endémique.
  • Les populations ou les collectivités exposées à un risque d’éclosion d’HA ou dans lesquelles l’HA est fortement endémique (p. ex. certaines communautés autochtones).
  • Les personnes dont les habitudes de vie les exposent à un risque d’infection, notamment les utilisateurs de drogues illicites (par injection ou non) et les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HRSH).
  • Les sujets souffrant d’hépatopathie chronique, dont les sujets atteints d’hépatite C. Ces personnes ne sont pas nécessairement exposées à un risque accru d’hépatite A, mais la maladie pourrait être plus sévère dans leur cas.
  • Les personnes souffrant d’hémophilie A ou B qui reçoivent des facteurs de coagulation dérivés du plasma.
  • Les membres du personnel militaire et les travailleurs humanitaires qui pourraient être affectés à l’étranger, dans des régions à forte prévalence d’HA.
  • Les gardiens de zoo, les vétérinaires et les chercheurs en contact avec des primates non humains.
  • Les travailleurs participant à des recherches sur le VHA, ou à la production du vaccin contre l’HA, pouvant être exposés au VHA.
  • Toute personne qui désire réduire son risque d’HA.

Il existe plusieurs vaccins contre le VHA :

  • Avaxim et Avaxim pédiatrique
  • Havrix 1440 et Havrix 720 junior
  • Vaqta

Et des combinaisons de vaccins :

  • Twinrix et Twinrix junior (vaccin combiné contre le VHA et le VHB)
  • ViVaxim (vaccin combiné contre le VHA et la fièvre typhoïde)
    Remarques
  • Le vaccin n’a pas été étudié chez les femmes enceintes, mais comme il s’agit d’un vaccin avec virus inactivé, le risque au foetus n’est que théorique3. La décision se prend au cas par cas selon l’évaluation des possibles bénéfices et risques.
  • Il y a des effets secondaires possibles, mais peu fréquents : rougeur et douleur locale, effets généraux qui durent un ou deux jours (notamment des maux de tête ou de la fièvre).
  • Le vaccin n'agit pas tout de suite, d'où l'intérêt d'une injection d'immunoglobine pour les cas urgents. Voir ci-après.

Immunoglobuline
Cette méthode s'utilise pour les personnes susceptibles d'être exposés au virus moins de quatre semaines après la vaccination. Dans ce cas, on fait une injection d'immuglobuline en même temps qu'on vaccine - mais à un autre endroit du corps. Cette méthode est parfois recommandée pour les personnes ayant eu des contacts rapprochés avec des sujets infectés. Il n'y a pas de risque en cas de grossesse.

Mesures d'hygiène en voyage
Faire attention à ce qu'on boit
. Ce qui signifie : ne jamais boire l'eau du robinet. Choisir des boissons en bouteilles qui seront décapsulées devant soi. À défaut, stériliser l'eau du robinet en la faisant bouillir pendant trois à cinq minutes. Pour se brosser les dents, utiliser aussi une eau non contaminée. Ne jamais ajouter des glaçons aux boissons, à moins qu'ils n'aient été préparés avec une eau minérale provenant d'une bouteille encapsulée. Il faut également éviter les boissons gazeuses et les bières produites localement en zone d'endémie.

En cas de blessure accidentelle, ne jamais nettoyer la plaie avec l'eau du robinet. Il faut le faire uniquement avec un désinfectant.

Éliminer de son alimentation tous les aliments crus même lavés, étant donné que l'eau de lavage risque d'être elle-même contaminée. Et ce, d'autant plus que, dans les régions à risque, ces aliments peuvent être aussi infectés par d'autres germes pathogènes. Il faut donc éviter la consommation de fruits ou légumes non cuits (sauf ceux ayant une pelure), et des salades vertes; de viandes et poissons crus; et de fruits de mer et autres crustacés qui se consomment généralement crus.

Les recommandations alimentaires qui précèdent s'appliquent également pour ceux qui fréquentent les meilleurs hôtels ou les circuits touristiques bien établis.

Utiliser systématiquement les préservatifs lors des rapports sexuels si l'on voyage dans des régions à risque. Et il vaut mieux apporter avec soi des préservatifs en raison de la piètre qualité de ceux qu'on retrouve dans plusieurs régions à risque.

Mesures d'hygiène à observer en tout temps ou en cas de personne infectée dans la maisonnée :

Si on vit avec une personne infectée ou si on est soi-même contaminé, il est important de bien se laver les mains après la défécation ou avant de manger pour éviter toute contagion possible dans la maisonnée, en plus de se faire vacciner.

Traitements médicaux

Il n'existe pas de médicaments spécifiques pour traiter une hépatite A déclarée. Les médecins recommandent néanmoins d'appliquer certaines mesures pour favoriser la guérison :

  • D'abord le repos, mais cela ne signifie pas forcément un long et total repos au lit. On a observé que les personnes qui restent activent physiquement avec modération guérissent à peu près aussi vite que les autres.
  • Boire beaucoup d'eau.
  • Avoir une alimentation qui ne surmène pas le foie. Autrement dit : manger des aliments faibles en matières grasses, couper le café et l'alcool.

N.B. : Alors que la recherche du virus dans le sang s'impose dans le cas des autres formes d'hépatites, elle n'a aucun intérêt thérapeutique pour l'hépatite A. Généralement, elle est d'ailleurs négative puisqu'au moment où se font les analyses, le virus a quitté le sang et n'est plus détectable que dans les selles.

En cas d’hépatite fulminante, qui est très rare, une transplantation de foie peut être requise pour éviter une issue fatale.

Révision médicale (janvier 2014) : Dominic Larose, MD CMFC(MU) FACEP

 

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

American Liver Foundation. Liver Health: Hepatitis A Prevention through Immunization. [Consulté le 12 octobre 2001]. www.liverfoundation.org
HealthNotes Online. The Natural Pharmacy. Health concerns: Hepatitis. [Consulté le 12 octobre 2001]. www.gnc.com
InteliHealth (Ed). Diseases and Conditions - Hepatitis A, Aetna Intelihealth. [Consulté 12 octobre 2001]. www.intelihealth.com
L'hépatite A. CMAJ-JAMC, 1997;156 (4):546. www.cma.ca [Consulté le 12 octobre 2001].
The Natural Pharmacist. TNP.com. Encyclopedia: Conditions: Viral Hepatitis. [Consulté le 12 octotre 2001]. www.tnp.com
The Johns Hopkins University Infectious Diseases Website. Hepatitis A Virus. [Consulté le 12 octobre 2001].www.hopkins-id.edu

Notes

1. http://www.aafp.org/afp/2012/1201/p1027.html
2. http://gamapserver.who.int/mapLibrary/Files/Maps/Global_HepA_ITHRiskMap.png
3. http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/cig-gci/p04-hepa-fra.php