Les ganglions, sont ils toujours graves ?
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Les ganglions, sont ils toujours graves ?

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 5 ans   | 905

Une ou plusieurs petites boules ont fait leur apparition sur certaines zones de votre corps. Elles peuvent être totalement anodines, comme le signe d’une maladie plus inquiétante. Avant d’imaginer le pire, notre spécialiste, le Dr Patrick Gepner nous apprend à les identifier et nous indique la bonne attitude à adopter dès leur survenue.

Quand un ganglion apparaît, c’est grave ?

Un ganglion c’est quoi ?

Il s’agit d’un organe de défense de l’organisme contre l’intrusion d’un microbe, d’un virus ou d’une cellule tumorale. Le ganglion agit en quelque sorte comme un filtre rudimentaire, un système de nettoyage du corps branché en dérivation sur le système lymphatique. Selon le Dr Patrick Gepner, auteur de l’ouvrage "Le corps humain pour les nuls" aux éditions First, "les ganglions contiennent les agents indésirables mais aussi tous les acteurs de la réponse immunitaire (cellules spécialisées, anticorps), c’est-à-dire les lymphocytes, les globules blancs, les macrophages et toutes sortes de cellules qui interviennent dans les réactions inflammatoires et immunitaires".

Leurs lieux de prédilection des ganglions

Les ganglions périphériques drainent la lymphe, et "les indésirables" qu’elle véhicule, en provenance des diverses parties du corps : on parle de "territoires de drainage".

  • Les ganglions cervicaux ( dans le cou) vont drainer la lymphe en provenance de la peau du visage, du cuir chevelu, de la sphère ORL…
  • Les ganglions des aisselles filtrent la lymphe provenant de la paroi thoracique, des seins, des membres supérieurs.
  • Les ganglions que l’on trouve dans l’aine, quant à eux, drainent la marge anale, les organes génitaux externes et les membres inférieurs.
  • "On distingue aussi les ganglions profonds" (situés dans l’abdomen et le thorax), complète notre expert. Ceux-là ne sont évidemment pas palpables et sont visibles uniquement par imagerie (IRM, Scan, échographie)".

L’adénopathie : un gonflement des ganglions qui est un signal d’alarme

Les ganglions sont présents en temps normal dans notre corps sans que cela soit une source d’inquiétude. Mais lorsqu’ils augmentent de volume et deviennent palpables (on parle d’adénopathie), il faut se méfier car cela peut correspondre au développement d’une infection ou d’une tumeur dans le territoire de drainage. "On commence à s’intéresser aux ganglions qui mesurent plus d’un demi-centimètre à la palpation, précise le spécialiste, pas avant. Certains peuvent atteindre plusieurs centimètres de diamètre !".

Une adénopathie douloureuse est presque toujours le signe d’une infection dans la région. "Par exemple, un panaris peut déclencher l’apparition des ganglions dans l’aisselle correspondante" explique-t-il.

A l’inverse, un ganglion augmenté de volume, dur et pratiquement indolore témoigne possiblement du développement d’une tumeur dans la région.

Un ganglion : c’est grave ou pas ?

"On peut avoir un ganglion sans que cela soit grave. Un abcès dentaire peut générer un ganglion dans le cou, un panaris sous l’aisselle", rassure notre expert. Mais quel que soit le ganglion, il faut consulter son médecin. Lui seul pourra préciser le diagnostic. Dans un bon nombre de cas, il va pouvoir traiter lui-même la cause du ganglion périphérique ( angine, abcès dentaire, panaris…) par traitement antibiotique ou évacuation d’un éventuel abcès.

S’il repère un ganglion dur et peu douloureux et qu’il suspecte une tumeur, le généraliste orientera le patient vers le bon spécialiste pour réaliser selon le cas une ponction, une biopsie et mettre en place le traitement adapté ( chimiothérapie ou chirurgie).

Pour un ganglion dur au niveau du cou, direction l’ORL, s’il est placé au niveau de l’aisselle, orientation vers le gynéco. "Tout dépend du contexte. Le généraliste traite et décide au cas par cas en fonction des caractéristiques du ganglion", rajoute le médecin.

Il peut arriver que les ganglions soient partout. Cela ne témoigne plus d’un problème local mais d’une maladie générale. Il peut s’agir d’une adénopathie réactionnelle ( mononucléose infectieuse, VIH, rubéole…) ou d’une pathologie primitivement ganglionnaire (maladies du ganglion lui-même comme la maladie de Hodgkin, un cancer du système lymphatique-, les lymphomes non hodgkiniens, la leucémie lymphoïde chronique, la leucémie aiguë lymphoblastique de l’enfant…).

Quels examens pratiquer ?

Prise de sang, imagerie, ponction, biopsie… tout s’envisage au cas par cas.

"La ponction peut être suffisante pour retrouver l’origine d’une adénopathie tumorale", argumente le spécialiste. "Mais si l’on suspecte une tumeur dans le territoire de drainage ou une pathologie cancéreuse primitivement ganglionnaire, comme la maladie de Hodgkin, la biopsie est indispensable".

Comment ne pas confondre un ganglion avec un kyste ?

Parfois, notamment dans la région du cou, une adénopathie peut être confondue avec un lipome (boule de graisse) ou un kyste. En cas de doute persistant, l’imagerie ( échographie, IRM…) permet le plus souvent de préciser la nature exacte de la tuméfaction palpée.

Sources :