Vaccin contre le coronavirus 2019-nCoV : Une course contre la montre !
Devenez notre partenaire

Comme pour les précédentes épidémies à urgence sanitaire, la course au vaccin contre le coronavirus 2019 n-CoV a débuté dans la communauté scientifique mondiale, la France y compris. Lors d’une conférence de presse donnée le vendredi 31 janvier, Christophe d’Enfert, directeur scientifique de l’Institut Pasteur explique que le partage et l’envoi des connaissances des séquences sur le virus par les équipes chinoises leur a permis de commencer à travailler sur des vaccins candidats, mais ce n’est que le début d’une longue série de tests.

 

"Un vaccin basé sur celui de la rougeole"

"A l’Institut Pasteur, on travaille sur une plateforme vaccinale basée sur le vaccin de la rougeole", nous explique Arnaud Fontanet, directeur du département de Santé globale à l'Institut Pasteur et responsable de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes. C’est un vaccin contre la rougeole qui a été modifié pour y ajouter les gènes du nouveau coronavirus 2019-nCoV afin de cibler la réponse immunitaire et observer sa réaction.

Une fois le support obtenu, il faut fabriquer le vaccin spécifique au virus avant de passer aux tests sur les animaux qui permettront de constater s’il est efficace ou non. Une étape à laquelle l’Institut Pasteur espère arriver d’ici 8 mois. "C’est à ce moment-là qu’il est important d’avoir le virus car vous pouvez injecter le vaccin puis injecter le virus chez l’animal et voir s’il est protégé". C’est le cas en France actuellement. L’isolement des souches du coronavirus 2019-nCoV vient d’être finalisé avec succès et un temps record grâce à des échantillons prélevés sur les premiers cas français confirmés.

"Nous espérons le mettre à disposition d’ici 20 mois"

Ensuite, vient la phase 1, envisagée d’ici fin août par l’institut, pour débuter les premiers tests cliniques chez l’homme et voir si le vaccin est sans danger. L’avantage avec la base de support de vaccin qui est utilisé dans ce cas c’est qu’elle l’a été pour d’autres virus. "Le vaccin entre en phase 3 pour le chikungunya actuellement, c’est-à-dire qu’on a déjà des données qui laissent entendre qu’il est inoffensif chez l’homme". Du temps de gagné pour les chercheurs par rapport à son éventuelle utilisation si le vaccin testé s’avérait efficace qui sera donc la troisième et dernière phase. "Tous ces essais cliniques prennent beaucoup de temps, pour Ebola ça avait pris un an. Mais nous espérons le mettre à disposition d’ici 20 mois", rappelle le spécialiste.

Une véritable course contre la montre pour être le premier pays à sortir le vaccin, mais surtout avant que l’épidémie ne se termine et pour lesquels l’histoire des vaccins laisse pessimistes. "Ce sont des procédés très longs de plusieurs mois, voire des fois plusieurs années. Par exemple, avec le Sras, l’épidémie s’était arrêtée alors que les vaccins étaient en phase 3 et aujourd’hui, ils se retrouvent dans les placards".

Sources :

Conférence de presse - Institut Pasteur 31 janvier 2020