Nycturie
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Nycturie

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 922

La nycturie désigne un besoin d’uriner qui se manifeste pendant la nuit et entraîne un ou plusieurs réveils. Ce besoin d’uriner nocturne est plus fréquemment diagnostiqué chez les personnes âgées. Il peut avoir diverses causes et, de fait, la prise en charge varie selon les cas.

La nycturie, qu'est-ce que c'est ?

Définition de la nycturie

L'International Continence Society (ICS) a établi une définition officielle de la nycturie : elle désigne la plainte d'avoir à se réveiller une ou plusieurs fois au cours de la nuit pour uriner, chaque miction étant précédée et suivie d'une période de sommeil.

De nombreux praticiens estiment qu’on ne peut parler de nycturie qu’à partir de deux réveils nocturnes. Ils considèrent qu’un seul réveil a peu d’impact sur la qualité de vie, et ne peut pas être considéré comme un trouble pathologique mais plutôt comme un vieillissement physiologique. On estime en effet qu’en moyenne 80% des septuagénaires se lèvent au moins une fois par nuit.

Causes de la nycturie

La nycturie est considérée comme multifactorielle car elle peut être liée à plusieurs mécanismes physiopathologiques. Parmi eux, les trois principaux sont :

  • la polyurie globale qui correspond à une production excessive d’urine ;
  • la polyurie nocturne qui se traduit par une production excessive d’urine uniquement la nuit ;
  • la réduction du volume mictionnel maximal, soit le volume d’urine maximal produit en une seule miction.

Une nycturie peut être la conséquence d’un ou plusieurs de ces mécanismes. Ces derniers peuvent avoir plusieurs origines.

Une polyurie globale peut être liée à :

  • un diabète sucré, une maladie caractérisée par un taux de sucre sanguin anormalement élevé ;
  • un diabète insipide qui est quant à lui caractérisé par une production excessive d’urine associée à une soif intense ;
  • une potomanie ou polydipsie primitive qui se traduit par une sensation de soif permanente et intense.

Une polyurie nocturne peut quant à elle être consécutive à :

  • des modifications physiologiques liées à l’âge ;
  • des lésions neurologiques ;
  • un syndrome d’apnée du sommeil ;
  • une insuffisance cardiaque ;
  • une insuffisance veineuse des membres inférieurs ;
  • une insuffisance hépatique ;
  • une insuffisance rénale ;
  • etc.

Une réduction du volume mictionnel maximal peut être provoquée par :

  • une hypertrophie bénigne de la prostate ;
  • une prostatite ;
  • une cystite ;
  • un calcul vésical ou urétéral ;
  • une tumeur vésical ou urétéral ;
  • une pathologie neurologique ;
  • etc.

Conséquences de la nycturie

La nycturie impact sur la santé du patient. Elle est responsable d’une perte de la qualité du sommeil ce qui peut avoir de graves conséquences sur le long terme. Chez le sujet actif, la nycturie perturbe le sommet let donc la récupération. Chez le sujet âgé, elle peut conduire aux chutes nocturnes, aux syncopes mictionnelles (perte de connaissance), aux fractures, aux troubles de l’humeur, à des évènements cardiovasculaires et à la dégradation de la santé métabolique.

Diagnostic de la nycturie

Face à une plainte de réveils nocturnes pour uriner, un médecin commence par évaluer les antécédents médicaux, les apports hydriques, la qualité de sommeil et l’existence de symptômes spécifiques. Afin d’identifier l’origine possible de la nycturie, des examens complémentaires peuvent être requis :

  • des examens physiques tels que la mesure de la tension artérielle et une auscultation cardiopulmonaire ;
  • des analyses de sang et d’urine ;
  • la mise en place d’un calendrier mictionnel.

Une fois une cause suspectée, des examens plus spécifiques peuvent être demandés pour approfondir le diagnostic et adapter la prise en charge.

Personnes concernées par la nycturie

La nycturie peut concerner tout le monde, aussi bien les hommes que les femmes. Néanmoins, elle est plus fréquemment diagnostiquée chez les personnes âgées.

Après 70 ans, on estime qu’entre 69 et 93% des hommes se réveillent au moins une fois pour uriner. Le pourcentage se situe entre 74 et 77% chez la femme.

Les symptômes de la nycturie

La nycturie est caractérisé par un ou plusieurs réveils nocturnes causés par un besoin d’uriner. Selon certains spécialistes, il faut compter au moins deux réveils nocturnes pour parler de nycturie. 

Troubles du sommeil

Les besoins d’uriner en pleine nuit altèrent la qualité du sommeil. La récupération peut se retrouver affectée, ce qui peut avoir des conséquences dans les activités quotidiennes : fatigue, faiblesse, troubles de la vigilance…

Autres conséquences possibles

Chez la personne âgée, il a été constaté que la nycturie pouvait notamment favoriser la survenue de chutes nocturnes, de fractures, de troubles de l’humeur et de syncopes mictionnelles (perte de connaissance).a

Les traitements de la nycturie

Etant donné les nombreuses causes possibles de la nycturie, la prise en charge peut considérablement varier selon les cas. La consultation d’un spécialiste est parfois requise par le médecin traitant.

La prise en charge de la nycturie peut notamment s’appuyer sur :

  • un traitement médicamenteux,
  • un traitement chirurgical,
  • des mesures hygiéno-diététiques.

Prévenir la nycturie

Il est possible de lutter contre certains facteurs pouvant favoriser ou accentuer la nycturie. Il est par exemple conseillé de :

  • diminuer la prise de boissons le soir ;
  • limiter la consommation de boissons contenant de la caféine ou de l’alcool ;
  • mictionner avant d’aller se coucher.

Rédaction : Quentin Nicard, rédacteur scientifique,

Décembre 2018

Références

  • J.N. Cornu, M. Rouprêt, Impact de la nycturie sur le quotidien des patients atteints de troubles urinaires du bas appareil dans l’hypertrophie bénigne de la prostate, Prog Urol, 2007, 17, 5, 1033-1036, suppl. 1.
  • B. Peyronnet, B. Pradère, F. Bruyère, Prise en charge de la nycturie : une entité nosologique au sein des troubles mictionnels de l’homme, Prog Urol, 2014, 24, 2, 80-86.
  • X. Deffieux, Manuel pratique d’uro-gynécologie, Elsevier Masson, Mars 2011, 168 pages.
  • A. Da Costa, et al., Nycturie du patient âgé : en pratique, Rev Med Suisse, 2017, volume 13, 1946-1951.
  • J. Labat, La nycturie, ConStat N°13, Mai 2002, pp. 13-15.